Le dernier roman de Jean Siccardi nous met en présence de Jean Trouin (1673-1712), un jeune homme dont les talents de forgeron lui valent d’être envoyé en mission à Nice afin de livrer au gouverneur lui-même son propre travail. Sur la route, il rencontre un italien, Denis Lascaris. Ils vont se lier d’amitié au point que ce dernier, alchimiste de son état, va lui confier son plus grand secret, celui de la transmutation des métaux, changer le plomb en or ou l’acier en argent. Avide de richesse et sans hésiter, Jean Trouin va faire équipe avec cet étrange personnage. Le roman nous décrit une séparation pour le moins troublante… L’art hermétique pratiqué par le jeune Trouin ne lui vaut pas que des agréments. Plus ou moins pourchassé par les gens d’armes, il décide de changer de nom et de s’appeler Jean-François Delisle. C’est ainsi qu’il va faire fructifier sa renommée, s’attirer autant de foudres que de reconnaissances et de relations sur les plus hauts sommets du pouvoir de cette France alors sous le règne de Louis XIV.
Trop romanesque pour être vraie ? Cette histoire est cependant parfaitement documentée. Les personnages qu’il fréquenta, les lieux dans lesquels il trouva plus d’une fois refuge, sa misérable fin dans la prison de la Bastille, tout cela et bien d’autres choses ne relèvent pas de la fiction. Seul subsiste le doute. Ce Monsieur Delisle était–il un charlatan de génie ou un escroc de grande envergure, ou bien le détenteur de la pierre philosophale ?
Dans tous les cas, le récit de sa vie que nous en délivre Jean Siccardi est une véritable plongée au cœur de cette philosophie hermétique aux origines anciennes dont les mystères ésotériques alimentent toujours certains cercles de pensée.
Passionnant !
Robert Pénavayre
« Le Dernier Faiseur d’Or » -Jean Siccardi – Calmann Lévy Collection Territoires – 392 pages – 20,50€
