Festivals

Quand la grange du Château se dévergonde

La grange du Château du Saillant, qui accueillait, tout comme L’Enlèvement au Sérail la veille, cette Chauve-Souris de Johann Strauss fils, a dû rougir a plus d’une reprise tant le livret de cette opérette viennoise est une compilation de toutes les turpitudes d’alcôves d’un certain « grand monde », celui qui verra tranquillement se terminer le 19ème siècle en Europe. Je vous rassure, tout était présentable, d’autant que la troupe qui donnait la représentation est celle de Diva Opera.
La mise en scène de Cameron Menzies suit à la lettre le livret, pouvant compter sur l’engagement théâtral sans faille de tous les protagonistes de cette aventure et sur l’habileté de Bryan Evans au piano, maître d’œuvre musical d’un spectacle qui va rester dans les mémoires de ce lieu.

Adam Gilbert (Gabriel) et Elizabeth Karany (Rosalinde)

– Photo FdV Creafix Studio –

Onze artistes sont donc réunis pour donner vie à ce chef-d’œuvre d’un genre hélas trop délaissé de nos jours dans les théâtres hexagonaux. Investis jusqu’au moindre haussement de sourcil, ces chanteurs sont aussi des comédiens de premier plan. La proximité avec le public est en l’occurrence un juge infaillible. Dans le rôle d’Alfred, le malheureux qui par amour pour la belle Rosalinde fera de la prison à la place du mari d’icelle, le ténor Robyn Lyn Evans s’en donne à cœur joie, « ornant » sa partition d’extraits de Turandot, Rigoletto, Traviata et autres tubes de l’opéra transalpin. Il n’est rien de dire combien sa voix bien timbrée a emporté l’adhésion du public. La soprano Sofia Troncoso nous épate dans Adèle tant la comédienne est habile et la cantatrice hors pair, déployant un soprano rond et lumineux de toute beauté. Elizabeth Karani maîtrise à la perfection le rôle redoutable de Rosalinde, charmant l’auditoire avec une étourdissante czardas. Adam Gilbert est un Gabriel ravageur scéniquement, hilarant en faux notaire et ténor plus que convaincant. Le baryton puissant et formidablement timbré de Timothy B Nelson ne fait qu’une bouchée de Falke. Ce chanteur est à l’évidence destiné à d’autres rôles… Martin Lamb propose un Frank tout en rondeur et en expérience. Louise Mott se glisse sans trop en faire dans les habits du Prince Orlofsky. Matthew Hargreaves, déchaîné, troque son costume oriental d’Osmin (la veille) pour endosser avec aplomb celui d’un gardien de prison (Frosch) un rien imbibé.

De nombreux rappels sont venus saluer ce spectacle d’excellent niveau, rappelant au besoin le professionnalisme de cette troupe qui est la démonstration parfaite qu’il n’est nul besoin de budgets pharaoniques pour apporte l’art lyrique au cœur même du public.

Partager

Noël autour du monde
Le jeudi 18 décembre dernier, des chants de Noël de toute l’Europe ont résonné dans la Halle aux Grains grâce au chœur Orfeón Donostiarra, l’invité de la saison des Grands Interprètes.
« Viva Napoli », la joie de vivre Noël
Le 16 décembre dernier en l’Église Saint-Jérôme de Toulouse, les musiciens de l’ensemble Le Concert de l’Hostel Dieu et la soprano Heather Newhouse étaient les invités des Arts Renaissants.
Voyage en apesanteur
Le lundi 15 décembre dernier, la saison des Grand Interprètes recevait, dans le cadre intime de l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, les guitaristes Thibaut Garcia et Antoine Morinière.
BALLET DU CAPITOLE – NOËL AVEC CASSE-NOISETTE
La magie de Noël s’installe sur la scène du Théâtre du Capitole
De l’Amérique latine à l’Espagne médiévale par la compagnie Opér’Azul
Deux concerts dominicaux vont célébrer les fêtes de fin d’année avec la Compagnie Opér’Azul et l’Ensemble Stella d’Oriente.
Création et émotion musicale
Le jeudi 11 décembre à la Halle aux Grains de Toulouse, l’Orchestre national du Capitole a présenté un grand concert, dirigé par le chef d’orchestre espagnol Roberto Forés Veses avec la participation de la grande mezzo-soprano Marianne Crebassa.