Festivals

Chorégies d’Orange L’année des sopranos

Une édition placée sous le signe des ténors (Roberto Alagna et Rolando Villazon) s’est transformée en un formidable festival de sopranos !
Après une Aïda dominée de la tête et des épaules par l’interprète du rôle-titre : Indra Thomas, voici que Raymond Duffaut nous proposait une Lucia donizettienne avec un couple de rêve : le ténor mexicain Rolando Villazon et la soprano italienne Patricia Ciofi. Dès la fin de la première partie, la messe était dite. Le ténor fatigué de Rolando Villazon ne pouvait rendre justice à la magnifique partition écrite pour Edgardo. Certes la seconde partie et plus particulièrement la scène finale lui permit de

filer quelques belles demi-teintes et faire preuve d’un beau phrasé, mais l’émission aujourd’hui pâteuse et dangereusement en force constitue une alarme sérieuse pour l’avenir de ce jeune interprète.
A ses côtés, la Lucia de Patricia Ciofi impose un organe, peut être mieux dimensionné pour un espace plus intime, mais d’une perfection absolue autant dans l’émission que dans la musicalité. Interprète émouvante, elle fit crouler le théâtre à la suite d’une « folie » impressionnante de maîtrise.
Raimondo avait le talent et l’expérience de la basse italienne Roberto Scandiuzzi, Enrico devait supporter, et nous avec, le timbre ingrat et le « mal canto » du baryton italien Roberto Frontali. A noter dans les seconds rôles la courte, périlleuse et très bonne intervention du jeune ténor français Florian Laconi (Arturo).
Passons charitablement sur la mise en scène sans grand relief de Paul-Emile Fourny.
L’Orchestre Philharmonique de Nice ainsi que les Choeurs de Nice et d’Avignon étaient sous la direction un rien laborieuse du chef italien Marco Guidarini.
Et de trois
Pour le traditionnel, et suivi, concert lyrique, Raymond Duffaut avait invité la soprano albanaise Inva Mula à partager le plateau avec Rolando Villazon.
A exercice classique, programme classique. Ce sont donc les standards de ces catégories vocales qu’accompagna au mieux l’Orchestre Philharmonique de Nice sous la direction de Marco Guidarini.
Première partie française avec l’inusable, et très belle, ouverture du Roi d’Ys ainsi que la suite n°1 de l’Arlésienne. Côté chant, Gounod (Roméo et Juliette) précédait Massenet (Manon et Le Cid). En seconde partie, italienne bien sûr, l’inévitable ouverture de La Force du Destin et l’intermezzo de Cavalleria Rusticana offraient un beau contre point à Luisa Miller, La Traviata, Rigoletto, Cavalleria Rusticana à nouveau pour l’air de Turiddu, et La Bohème.
Peut être plus à l’aise, en particulier dans l’air de Luisa Miller, Rolando Villazon ne put, malgré tout, rivaliser avec l’insolence vocale d’Inva Mula qui, face à un mistral relativement présent, déploya son magnifique soprano, fruité et lumineux à la fois, idéalement émis et parfaitement contrôlé. Un vrai bonheur dont profitent largement les Toulousains puisqu’elle est des artistes fidèles au Capitole. Elle sera Adina de l’Elixir d’amour sur notre scène début 2007 et reviendra pour deux nouvelles productions dans les toutes prochaines années.
Dernier point à souligner, la mise en lumière du Mur pendant le récital s’avère une excellente initiative.
Rendez-vous en 2007
Puccini et Verdi, les valeurs sûres des Chorégies, sont au rendez-vous.
Butterfly pour le premier, avec Veronica Villaroel et Marco Berti, Le Trouvère pour le second avec Susan Neves et Robert Alagna.
Le concert symphonique placé sous la direction de Yutaka Sado aura l’immense pianiste Nikolaï Lugansky comme soliste, le concert lyrique recevra in loco pour la première fois une star de la gent sopranisante, l’Américaine Renée Fleming.
Tous à vos plannings !

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