Festivals

Bach-Haendel, le joyeux marathon

La deuxième édition de « Passe ton Bach d’abord » s’est achevée dans la joie. Les 6 et 7 juin derniers un autre week-end de folie attendait les mélomanes et les curieux. Comme la jeune tradition en est maintenant établie, la cours Henri IV du Capitole accueillait la manifestation d’ouverture offerte par l’Ensemble et le Chœur Baroques de Toulouse, sous la direction de Michel Brun. Samedi à 15 h, deux extraits du Magnificat de Bach donnent ainsi le signal de départ de ce festival jubilatoire à nul autre pareil.

L’Ensemble Baroque de Toulouse dans la cour Henri IV pour l’ouverture du festival

« Passe ton Bach d’abord 2009 »

La migration pacifique et heureuse du public peut alors commencer, d’un lieu à l’autre, d’heure en heure, d’un style à l’autre, d’un compositeur à l’autre, puisque cette année, Michel Brun, le maître d’œuvre de cette folie douce, a décidé d’arbitrer un affrontement pacifique entre Johann Sebastian Bach et Georg Friedrich Haendel, les deux géants du baroque, exactement contemporains. Ainsi, un splendide concert orgue et orchestre associe en l’église Saint-Pierre des Chartreux l’Ensemble Baroque de Toulouse et l’organiste Michel Bouvard. Le lumineux concerto en fa de Haendel et la somptueuse Sinfonia de la cantate BWV 146, de Bach encadrent une Tierce en taille de Nicolas de Grigny d’une admirable éloquence. Dans la chapelle des Carmélites, la claveciniste Yasuko Uyama-Bouvard confronte avec un art consommé deux grandes œuvres des compositeurs jumeaux, la très gracieuse suite n° 7 de Haendel et l’éblouissante Suite Anglaise n° 6 de Bach, monument de grandeur et d’esprit.

Les musiciens de l’Ensemble Baroque de Toulouse sur la péniche de la cale du radoub

pour l’exécution nocturne de « Water Music » de Haendel

Plus tard dans l’après-midi, l’église Saint-Pierre des Chartreux reçoit le Chœur et l’Ensemble Baroque de Toulouse pour une exécution tonique, jubilatoire mais rigoureuse de l’intégrale de ce sublime Magnificat de Bach. La ferveur éclatante y côtoie le recueillement émouvant d’une prière.

La soirée de ce samedi se prolonge sur le site étonnant de la cale du radoub, ce local ouvert près du pont des Demoiselles destiné à l’entretien des péniches. C’est précisément sur une péniche que l’ensemble instrumental célèbre le fameux Water Music de Haendel, bien en situation grâce à une météo devenue bienveillante. Cuivres éclatants, cordes charmeuses, bois savoureux (dont la flûte traversière pleine de douceur de Michel Brun lui-même) rendent à ce divertissement royal sa fonction ludique. Contraste revigorant, le groupe de steel drums « Mambo Bidon » conclut cette soirée par un hommage exaltant à Bach avec une série de transcriptions, de paraphrases, de commentaires musicaux sur quelques « tubes » du génial Cantor. Bach à la sauce antillaise !

Michel Brun dirigeant le choeur de toute l’assistance lors de l’exécution de la cantate

BWV 137 de Johann Sebastian Bach

Le délire musical se poursuit pendant toute la journée de dimanche jusqu’à la répétition et l’exécution, dans la Cathédrale Saint-Etienne, de la dernière des « Cantates sans filet » de Bach, par les voix et les instruments de l’Ensemble Baroque de Toulouse sous l’infatigable direction de Michel Brun. Et c’est sur le choral final de cette vibrante cantate BWV 137, entonné par les voix mêlées de toute l’assistance, que s’achève, à regret, ce week-end de convivialité fervente. Finalement, la confrontation entre Bach et Haendel, que les spectateurs étaient appelés à arbitrer de leurs votes, tourne à l’avantage du premier qui reste donc le fil rouge du festival. Comme le remarque judicieusement Michel Brun, c’est heureux pour le titre du festival qui perdrait tout son sens s’il devait devenir « Passe ton Haendel d’abord »… Vivement la troisième édition !

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