Le label Naïve s’est lancé depuis quelques années dans l’entreprise un peu folle d’enregistrer l’ensemble de l’œuvre de Vivaldi, ce « prete rosso » (prêtre roux) vénitien, contemporain de Bach, virtuose de l’archet et compositeur prolifique de tous types de musiques : opéra, concertos, « sinfonie », cantates… On attribue à Vivaldi plus de quatre cents concertos destinés à tous les instruments possibles.
Un nombre qui a fait dire à certains mal intentionnés que Vivaldi n’aurait pas composé quatre cents concertos, mais quatre cents fois le même concerto! Une écoute tant soit peu attentive démontre l’injustice du trait d’esprit. L’entreprise de Naïve rétablit une vérité musicale évidente. On recense quelques quatre-vingt-dix concertos pour violon dont voici que paraît le deuxième volume. Classés par thème dans cette collection Vivaldi, les concertos de ce CD sont intitulés « Di sfida ». Un véritable défi en effet pour le soliste chargé de jouer ces six opus aux difficultés techniques presque irréalisables. Certains d’entre eux doivent être joués sur seulement trois des quatre cordes de l’instrument. D’autres nécessitent un accord différent de l’accord traditionnel. Le jeune violoniste allemand Anton Steck, qui joue un violon baroque, relève ce défi avec un panache digne d’éloges. Il repousse au maximum les limites techniques de l’instrument et confère une énergie irrésistible à ces pièces effervescente. Il est secondé pour cela par l’ensemble baroque italien « Modo Antiquo », dirigé avec énergie par Federico Maria Sardelli. Une musique ancienne à découvrir.
