Disques

Schumann selon Mahler

Comme Moussorgski, Schumann conserve la réputation d’un compositeur très imaginatif, mais peu doué pour l’orchestration. L’essentiel de son œuvre est d’ailleurs pianistique. Ses grandes partitions orchestrales ont néanmoins marqué le 19ème siècle. Alors que Moussorgski a été profondément réorchestré par Rimski-Korsakov dans un sens plutôt académique, Schumann a été « révisé » par un autre expert de l’orchestration, Gustav Mahler.

Plus connu, en son temps, comme chef d’orchestre que comme compositeur, Mahler a eu souvent l’occasion de diriger les symphonies de Schumann. Considérant que l’orchestration de ces symphonies n’était pas idéale, il en a élaboré une version modifiée, d’abord pour lui-même, puis pour tous les interprètes grâce à l’édition qu’il en a réalisée.

Ses changements sont de plusieurs ordres. Il a instrumenté différemment certains passages, le plus souvent dans le sens d’un allègement de la pâte orchestrale, d’une transparence accrue. Evolution un peu paradoxale pour un compositeur auquel il a longtemps été reproché le gigantisme de ses symphonies ! Puis Mahler a ajouté des nuances de dynamique (piano, forte, crescendo, decrescendo…) où Schumann se contentait d’un « sempre forte ». Enfin, il a supprimé certaines des reprises indiquées par Schumann.

Dans les symphonies n° 2 et 4, qui font l’objet du présent album DECCA, le résultat est étonnant. Sans affecter profondément la structure générale des partitions, ces œuvres sonnent avec un relief accentué, une clarté plus transparente, et, par moment, une dramatisation plus déterminée. Encore faudrait-il à cet égard distinguer ce qui est dû à Mahler de ce que cette brillante exécution doit aux choix interprétatifs de Riccardo Chailly, grand mahlérien devant l’éternel !

Quoiqu’il en soit, voici deux magnifiques visions de Schumann qui bénéficient de la virtuosité et de la beauté sonore du splendide Gewandhausorchester de Leipzig dont Riccardo Chailly est devenu le directeur musical. La très belle ouverture de l’opéra Genoveva, du même Schumann, complète le programme copieux de ce bel album.

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