Disques

Mozart à la fête

Récemment en concert sur le podium de la Halle-aux-Grains toulousaine, le violoniste Renaud Capuçon et l’altiste Antoine Tamestit se retrouvent dans un album CD consacré à Mozart.

 

Leur duo s’investit dans l’unique et somptueuse symphonie concertante pour violon, alto et orchestre comme le feraient deux chanteurs dans un opéra de l’enfant de Salzbourg. Leurs sonorités se mêlent, s’opposent, se confondent avec un lyrisme, une grâce légère et pourtant d’une profonde intensité expressive. Dans l’Allegro Maestoso initial, les solistes jouent véritablement dans les deux sens du terme. Les répliques fusent, le dialogue ne cesse jamais, prenant toutes les couleurs, des plus douces aux plus sombres.

Une gravité presque dramatique se manifeste dans l’Andante, méditation à deux d’une sublime profondeur alors que le jeu reprend sa place dans un final bouillonnant. Deux des cinq concertos pour violon et orchestre complètent cette belle vision à deux : le premier, apothéose du style galant et le troisième, peut-être le plus tendre et le plus intériorisé de tous. Renaud Capuçon y confirme, si besoin était, la maturité de son art fait de respect et d’imagination. Son entrée lumineuse dans le premier concerto donne le ton. Le sens de la ligne, le choix des phrasés, la liberté des cadences, signées Robert Levin, font merveille. Dans le troisième concerto, plus accompli, plus profondément sensible, le soliste déploie une musicalité sans faille. Sa pudique retenue dans l’Adagio est un grand moment d’émotion. Louis Langrée à la tête du Scottish Chamber Orchestra est un partenaire actif de ces trois partitions, bien plus qu’un simple accompagnateur, ménageant un commentaire vivant et contrasté qui contribue à la vitalité de ces interprétations.

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