Disques

L’orchestre à quatre mains

Le Duo Solot, composé depuis 2009 de Stéphanie Salmin et Pierre Solot, unis à la ville comme à la scène, pratique un vaste répertoire de piano à quatre mains. Après avoir publié un album CD consacré à des transcriptions d’extraits d’opéras de Rossini, ils abordent le monde symphonique. Ils jouent ici des transcriptions « originales », autrement dit signées des compositeurs eux-mêmes. Dvořák et Smetana, s’ils ont excellé à mettre en valeur les couleurs de l’orchestre, ont en effet réalisé des versions pour piano à quatre mains de leurs grandes pièces symphoniques.

Stéphanie Salmin et Pierre Solot viennent de Namur. Ils ont ainsi décidé de constituer un duo permanent de pianistes et de poser leurs quatre mains sur un même clavier. Ils se produisent dans les plus grandes salles de Belgique et lors de divers festivals en Belgique et en France.

Ils jouent aussi en concert avec le Chœur de Chambre de Namur. En 2013, ils ont parcouru la Belgique avec la transcription pour piano à quatre mains du Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, lors des diverses célébrations du centenaire de la création de cette œuvre. Le 12 avril 2015 ils étaient à l’Orangerie de Rochemontès pour un concert dominical particulièrement réjouissant au cours duquel ils ont joué une partie du programme gravé sur ce nouvel album CD. Un programme consacré aux deux compositeurs tchèques les plus célèbres du romantisme : Bedřich Smetana et Antonin Dvořák.

Ils abordent la transcription de la plus fameuses des symphonies de Dvořák, la 9ème et dernière, baptisée « Du nouveau monde ». Cette « réduction », due au compositeur lui-même confie au seul clavier toute la richesse orchestrale. Comment le pouvoir des couleurs et de la variété sonore incarné par la partition orchestrale passe-t-il aussi aisément au piano ? L’aptitude étrange de la mémoire, celle des interprètes mais aussi celle de l’auditeur joue ici un rôle essentiel. Tel éclat de trompettes, tel solo de cor, telle invocation des altos ou des violoncelles apparaissent comme en filigrane sous les touches du piano. D’autant mieux et d’autant plus clairement que les interprètes colorent admirablement leur toucher. Et puis d’autres facettes de l’œuvre sont ainsi révélées par la transcription. La clarté de la polyphonie fait émerger certains détails, certaines voix secondaires que l’orchestration ne laissait pas toujours apparaître. Avec l’énergie et la passion de leur jeunesse, Stéphanie Salmin et Pierre Solot insufflent à l’ultime symphonie de Dvořák l’enthousiasme de la découverte. La vision d’un espace sans limite du premier mouvement, l’émotion du Largo avec son nostalgique solo de cor anglais (on le perçoit même au piano !), l’animation fébrile de la fête évoquée dans le Scherzo, conduisent inexorablement au final flamboyant, mené avec vigueur et détermination jusqu’à son terme. On ne peut résister à l’implacable montée d’adrénaline qui accompagne la coda.

La même impression émane des deux poèmes symphoniques extraits du cycle Má Vlast (Ma Patrie), de Smetana. Le plus célèbre, La Moldau (Vltava en tchèque) coule ici comme le fleuve mythique qu’il évoque et suit de la source à son entrée triomphale à Prague. Quant à Šárka, troisième page du recueil, elle illustre de manière impressionnante les violences que déchaîne l’héroïne vis-à-vis de ceux qui l’ont trahie. Le clavier se fait tempête !

Voici donc une parution originale qui permet la redécouverte de partitions pourtant bien connues mais abordées sous un angle nouveau.

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