Disques

Les musiques du « juste »

En écho à la parution de l’ouvrage consacré à Adolf Busch et analysé sur ce site par Robert, Warner Classics réédite, dans un généreux coffret de 16 CDs, l’ensemble des enregistrements réalisés chez « His Master’s Voice » (La Voix de son Maître) par le légendaire violoniste et les ensembles qu’il a fondés et animés. Une somme qui brosse un portrait vivant et vibrant de cet artiste hors norme, membre éminent d’une dynastie de musiciens comme il y en eut peu dans l’Histoire de la musique.
L’aîné Fritz, pianiste et chef d’orchestre, Heinrich, compositeur et Herman, violoncelliste, appartenaient à la même fratrie. Tout jeune, Adolf se lança dans l’étude du violon. Une touchante photo, figurant dans le livret de ce coffret, le montre maniant l’archet dès trois ans et demi ! Les enregistrements qui figurent ici couvrent toute la période qui s’étend de 1928, avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, jusqu’à l’année 1949. Si les tout premiers enregistrements ont été réalisés à Berlin, la plupart des suivants l’ont été à Londres et surtout dans le fameux studio d’Abbey Road.

C’est le légendaire quatuor Busch, formé autour du violoniste qui occupe la plus grande partie de ces rééditions.

Si Adolf et Herman Busch restent premier violon et violoncelliste tout au long de l’histoire du quatuor qui porte leur nom, plusieurs musiciens se sont succédés pour les parties intermédiaires de second violon et d’alto, sans rompre jamais le bel équilibre du quatuor. On retrouve cet ensemble exemplaire dans le cœur du répertoire romantique pour cette formation. Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms sont admirablement offerts dans une optique « moderne » par rapport aux exécutions de l’époque.

Le jeu est volontaire, clair et plein d’une extrême vitalité.

Dans la formation de duo, de trio, de quatuor ou de quintette avec piano, les deux frères sont rejoints par le grand (et tout jeune à l’époque) Rudolf Serkin. Brahms, Schubert, Schumann trouvent là des interprètes passionnés et sensibles. Serkin participe également aux gravures de quelques sonates violon-piano de Beethoven, Schubert et Brahms pour lesquelles l’association des deux artistes fonctionne à merveille. Le clarinettiste Reginald Kell et le corniste Aubrey Brain participent également à quelques séances de musique de chambre de Brahms.

La formation orchestrale fondée par Adolf et baptisée « Busch Chamber Players » est également présente pour l’exécution du concerto pour piano n° 14 de Mozart (avec Serkin), une version orchestrale de la Grande Fugue de Beethoven et une intégrale des Concertos Brandebourgeois et des Suites pour orchestre de Johann Sebastian Bach. Si le style baroque de l’époque ne correspond plus à la conception actuelle (chaque époque trouve sa propre voie), l’approche d’Adolf Busch reste étonnamment « sobre » et vive par rapport à la vision « romantique » qui prévalait alors.

Adolf Busch, qui se montre exemplaire dans la Partita n° 2 pour violon seul de Bach, doit être loué pour sa conception du travail musical d’ensemble. Sa trajectoire humaine, intègre et admirable, trouve un écho saisissant dans celle du musicien. Un exemple !

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