Disques

Faire de la musique, pas la guerre !

C’est en 1999 que Daniel Barenboim et l’homme de lettre palestinien Edward Said, décédé depuis, fondent un atelier destiné à faire jouer ensemble de jeunes musiciens issus d’Israël, de Palestine et d’autres pays arabes. Il s’agissait par ce geste hautement symbolique d’établir un dialogue interculturel et de promouvoir ainsi une expérience de collaboration dans un domaine d’intérêt commun, en l’occurrence la musique.

L’orchestre ainsi créé fut nommé « West-Eastern Divan », d’après le titre du recueil de poèmes de Goethe, œuvre centrale célébrant le concept de culture du monde. Depuis lors, cet orchestre a prouvé que la musique peut abolir les barrières que l’on considérait comme insurmontables. Le seul aspect politique qui prévaut ici est la conviction « qu’il n’y aura jamais de solution militaire au conflit du Moyen-Orient et que les destinées des Israéliens et des Palestiniens sont inextricablement liées ». A travers son existence, le « West-Eastern Divan Orchestra » démontre que des ponts peuvent être établis afin d’encourager les peuples à s’écouter les uns les autres.

 
Une telle profession de foi, d’une formidable générosité, pourrait susciter l’indulgence quant à la qualité purement musicale des prestations de cette jeune phalange. Il n’en est nullement besoin. Sous l’impulsion énergique et efficace du grand chef d’origine argentine Daniel Barenboim, l’orchestre a d’ores et déjà acquis une personnalité propre et ses apparitions constituent de beaux événements musicaux autant que politiques, au sens noble du terme. Voici une preuve irréfutable de cette qualité.

Les deux œuvres gravées ici l’ont été au cours du concert du 13 août 2007 donné lors du festival d’été de Salzbourg. Schoenberg et Tchaïkovski représentent deux facettes bien différentes de ce que peut représenter le pouvoir expressif de la musique. Le désespoir sans issue s’insinue dans chaque épisode de la symphonie n° 6, « Pathétique » de Tchaïkovski. Les musiciens et leur chef jouent le jeu sans jamais sombrer dans l’excès de pathos. Formellement bien structurée, cette interprétation touche par sa sensibilité et sa retenue, deux qualités portées par un soin attentif des couleurs orchestrales. Un premier volet contrasté et convulsif, un Allegro con grazia d’une grande finesse conduisent vers la marche implacable de l’Allegro molto vivace, dépourvue de tout clinquant. Le final sombre peu à peu de l’intensité désespérée vers un néant douloureux, un silence glaçant.

Tout autrement résonne le propos de Schoenberg. Ces Variations pour orchestre op. 31 marquent avec force et conviction le passage de la tonalité vers le monde nouveau de l’atonalisme. La jeune phalange assimile avec panache la radicale transition. En grand habitué de ce répertoire, Daniel Barenboim explore cette mosaïque de miniatures (certaines pièces durent à peine plus de 30 secondes) avec une virtuosité et une précision impressionnantes. Les contrastes de tempo, de caractère, de rythme, confèrent tout son éclat à cette partition rutilante.

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