Disques

Divertissement sérieux

Ce n’est pas pratiquer un chauvinisme étroit que de proclamer la grande qualité des instrumentistes à vent français ! Quantité de musiciens de formation nationale occupent des postes solistes dans les grandes phalanges internationales. A commencer par Emmanuel Pahud, flûte solo du Philharmonique de Berlin qui, bien que né à Genève, reste un pur produit de l’école française de flûte. La musique française pour instruments à vent repose donc sur cette qualité de jeu de ceux qui la pratiquent. Warner Classics édite cet album de deux CDs consacré à deux faces d’une production musicale qui mérite largement le détour. Le quintette réuni ici témoigne de cette excellence de tous les pupitres de vents.

Aux côtés d’Emmanuel Pahud, déjà cité, sont réunis le clarinettiste Paul Meyer (qui se consacre de plus en plus à la direction d’orchestre), le hautboïste François Leleux (actuellement professeur à la Hochschule für Musik und Theater de Munich), le bassoniste Gilbert Audin (basson solo à l’Orchestre de l’Opéra de Paris) et le corniste croate Radovan Vlatkovic (actuellement professeur au Mozarteum de Salzbourg). Tous ces solistes de premier plan jouent ici parfaitement le jeu de la musique de chambre, avec une belle perfection instrumentale.

Le premier CD est consacré à la musique française pour instruments à vent, de la fin du XIXème siècle au début du XXème. Jacques Ibert, Maurice Ravel, André Jolivet, Darius Milhaud et Paul Taffanel se sont tous distingués dans ce domaine. A l’exception du Tombeau de Couperin, de Ravel, habilement transcrit pour quintette à vent par l’Américain Mason Jones, il s’agit là de partitions originales. A côté de la simplicité touchante des Trois Pièces brèves de Jacques Ibert, admirons la Sonatine pour hautbois et basson d’André Jolivet et surtout la belle Suite de La cheminée du Roi René, de Darius Milhaud, riche de cette polytonalité qui signe le style créatif du compositeur. Le Quintette à vent de Paul Taffanel vaut quant à lui la découverte d’un style harmonique raffiné.

Le second CD de l’album ouvre son répertoire à un beau florilège de compositeurs européens du XXème siècle. Les 6 Bagatelles pour quintette à vent de György Ligeti, transcrites par le compositeur lui-même de sa fameuse Musica ricercata, pour piano, constituent peut-être la pièce centrale de ce recueil. Esprit, imagination, vitalité sont magnifiquement mis en avant par les interprètes. L’Humoreske d’Alexander von Zemlinsky (professeur et beau-frère d’Arnold Schönberg dont il n’adopta pas les nouvelles théories de composition) constitue également une partition à découvrir. La poétique Summer Music de Samuel Barber, la Sonatina pour hautbois, clarinette et basson, de Sándor Veress, élève de Bartók et Kodaly, ainsi que la Kleine Kammermusik de Paul Hindemith complètent harmonieusement ce riche panorama qui méritait bien un tel hommage.

 

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