Heureux toulousains qui ont pu suivre, depuis 1999, la progression de la cantatrice d’origine albanaise Inva Mula. C’est en effet à cette date là que Nicolas Joel l’invite au Capitole pour une Traviata qu’elle illumine littéralement de sa présence.
Suivront, jusqu’en 2009 : Manon, La Rondine (Magda), L’Elixir d’Amour, Le Roi d’Ys, Les Contes d’Hoffmann (Antonia), Carmen (Micaëla) et Faust de Gounod.
A noter, sur huit invitations, cinq concernent le répertoire français. Et ce n’est pas forcément un hasard si Inva Mula inaugure aujourd’hui la première saison de Nicolas Joel à l’Opéra de Paris avec la Mireille de Gounod.
Son premier récital chez Virgin Classics nous la présente dans un répertoire franco-italien signé Puccini, Gounod, Massenet et Verdi.
L’évidence s’impose. Même si Violetta, Magda, Lauretta et Mimi sont des sommets d’émotion et de musicalité, c’est bien dans le répertoire hexagonal qu’Inva Mula creuse la distance dans la sphère sopranisante internationale. Au programme : Mireille, Manon, Marguerite (Faust de Gounod) et Thaïs. Une prosodie superlative et un style irréprochable se conjuguent à l’un des plus beaux instruments de soprano contemporains pour réaliser de toutes ces héroïnes un portrait d’une parfaite justesse de ton. Et quelle intensité, quelle féminité, quels accents bouleversants !
A vrai dire, ce joyau est trop beau pour être enfermé dans l’environnement cotonneux du Zagreb Philharmonic Orchestra sous la direction hésitante d’Ivo Lipanoviç.
Dommage, dommage, dommage.
Il reste cependant que ce joyau resplendit de mille feux.
