Danse

Un spectacle tout en fraîcheur

La présente saison chorégraphique de l’Opéra de Paris s’achève sur une série de représentations du ballet « la Fille mal gardée », dans la version de Frederick Ashton.
En juillet 2007, Brigitte Lefèvre réintroduit au répertoire de l’Opéra de Paris l’une des œuvres clé de l’Histoire de la danse, cette « Fille » créée à Bordeaux en 1789 dans une chorégraphie de Jean Dauberval. Œuvre clé car elle brisait alors la prééminence des pastorales du Grand Siècle, donnant au ballet la possibilité d’exprimer une narration. Le ballet d’action, ou encore ballet pantomime, était né. A vrai dire, il ne fera pas long feu. Au point que cette « Fille » est le seul exemple du genre qui nous soit parvenu. La vie de ce ballet sur notre première scène nationale débute en 1828 et arrive jusqu’à nous au travers de plusieurs versions dont l’ultime, créée en 1960 par le Royal Ballet de Londres, est signée du grand chorégraphe anglais Frederick Ashton. Pleine de grâce et de naturel, de rythme et d’humour, de virtuosité aussi, elle est l’image fidèle de ce que la Blanche Albion a produit de meilleur dans le genre.

Inutile d’entrer dans la rocambolesque aventure de la partition signée Louis Joseph Ferdinand Hérold, tout en sachant que l’on retrouve au fil des pages des morceaux entiers de… Rossini et Bellini ! A l’origine, la partition était composée d’airs populaires orchestrés par le 1er violon. Ainsi était l’usage !

Quoiqu’il en soit, ce que nous entendons est délicieusement poétique, délicatement dirigé par Barry Wordsworth à la tête de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris.

L’argument est bien connu, il s’agit d’une amourette contrariée entre Lise et Colas. A force de ruse, les deux jeunes gens finiront par avoir gain de cause face au riche fermier, à son or et son fils un peu demeuré.

Les costumes et les décors d’Osbert Lancaster ainsi que les lumières de George Thomson soulignent avec une ravissante luminosité cette pastorale villageoise.

Myriam Ould-Braham (Lise) et Mathias Heymann (Colas)

Photo: Agathe Poupeney

Mathias Heymann, une Etoile qui monte

Dans ses collants tout neufs d’Etoile, il a été nommé le 26 avril dernier, Mathias Heymann danse un Colas somptueux de virtuosité. Dominant avec insolence des adages meurtriers, il exprime, avec beaucoup de musicalité aussi, une maîtrise technique hallucinante. Une ovation amplement justifiée attendait ce jeune artiste de 22 ans au devenir particulièrement brillant.

A ses côtés, Myriam Ould-Braham (Première Danseuse) est une Lise à la fraîcheur teintée d’une grâce mutine.

Stéphane Phavorin (Mère Simone) et Myriam Ould-Braham (Lise)

Photo : Agathe Poupeney

Dans l’emploi travesti de Mère Simone, Stéphane Phavorin (Premier Danseur) est la perfection même. En amoureux éconduit, Simon Valastro compose une figure à la fois hilarante et pathétique.

Malgré une programmation plus que riche cette saison, la troupe accompagne tout ce petit monde avec une rigueur et une vigueur sans faille.

Un régal !

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