Danse

QUAND LA RIGUEUR MÈNE Á L’ÉBLOUISSEMENT !

C’est la rentrée pour les danseurs du Capitole, avec un programme déjà donné, certes, mais non sans intérêt.
Dès l’ouverture du rideau « Fearful Symmetries » donne la mesure de la « bonne santé » de la troupe. Etourdissante, rigoureuse, exigeante, la chorégraphie de Peters Martin, est tout cela à la fois tant elle exige de technicité, de virtuosité, de domination des corps de la part des danseurs. Et c’est une parfaite réussite : les ensembles, qui dans cette ouvre ne souffrent aucune approximation, sont réglés au millimètre, en un mot, parfaits. Nanette Glushak a su trouver les couples exactement assortis chez les solistes : Magali Guerry et Minh Pham, la grâce, Paola Pagano et Luca Masala, l’élégance, Maria Gutiérrez et Breno Bittencourt, l’émotion. Et cet état de grâce va se poursuivre tout au long de la soirée, avec « Before Nightfall » de Nils Christe, ballet plus austère, plus académique peut-être, tout en restant parfaitement contemporain. Nous y retrouvons, outre les solistes déjà mentionnés, Juliana Bastos, toujours aussi belle et inspirée.
La soirée se terminait sur « Black Cake » de Hans Van Manen, un habitué de la scène du Capitole. Sous forme de pochade joliment humoristique, le chorégraphe donne aux danseurs l’occasion de montrer leurs dons de comédiens, à l’instar de Luca Masala, qui oubliant les princes Albrecht dont il est l’incomparable interprète, se prête ici à un jeu à la limite de la clownerie, qui fait éclater de rire la salle, ou de Maria Lucia Segalin qui lui donne la réplique avec beaucoup de charme. Le rideau tombe sur la vision d’une troupe titubante, flûte de champagne en main sous l’oil d’un maître d’hôtel compassé et dédaigneux. Une soirée qui nous permis de retrouver une Compagnie au mieux de sa forme avec toujours ses mêmes valeurs sûres parmi les solistes, et déjà quelques individualités qui s’affirment comme David Galstyan et Saul Marziali.

Partager