Danse

« Plaza del Sol » : une place pétillante de gaieté et de talents

Pour leur gala de fin d’année Vinciane et Matthew Madsen avaient décidé de nous entraîner sous le chaud soleil d’Andalousie, sur une petite plaza, pour nous conter les amourettes villageoises d’une jeunesse insouciante. La jolie Soana (8 ans et 265 jours, ne vous en déplaise !) jouait les chœurs antiques en nous brossant avec une assurance digne des plus grandes comédiennes, les amours de Camilla et Alejandro que viendra troubler la délicieuse Solena.

Camille Granet, Alexandre Demont et Solène Monnereau – Photo David Herrero

Sur des musiques d’inspiration espagnole bien évidemment – nous reconnaîtrons au passage Bizet et sa « Carmen » ou Minkus et son « Don Quichotte » – les chorégraphes ont construit une suite dansée qui mêle avec bonheur les tout jeunes élèves des cycles préparatoires avec les membres de la Compagnie des Jeunes Danseurs, en formation professionnelle. Matthew Madsen est, nous le savions déjà, un excellent chorégraphe, qui sait mettre en valeur les qualités intrinsèques de chaque danseur en leur écrivant une chorégraphie parfaitement adaptée. Lors de ce spectacle, il démontre également des qualités rares de metteur en scène. Toute la représentation se déroule sans temps mort, les tout jeunes manient éventails, foulards ou tambourins avec beaucoup de grâce avant de quitter la scène en donnant la main d’une « grande ». Les variations se succèdent avec une précision et un naturel confondants. Et puis les héros de l’histoire, jeunes aussi mais déjà très professionnels, illustrent avec brio le travail accompli tout au long de l’année. Camille Granet et Solène Monnereau possèdent une technique très affirmée, enchaînant, sans effort apparent, arabesques, tours et sauts dans la plus pure tradition académique.

Jonathan Klein

Photo David Herrero

Elles font preuve, en outre, de réels talents de comédiennes, se piquant au jeu de la pantomime. Alexandre Demont a trouvé dans ce personnage de jeune homme tiraillé entre deux charmantes beautés, un rôle à sa mesure, où il « éclate » littéralement, démontrant lui aussi ses dons certains de comédien qui soulignent encore plus sa solide technique classique. Et puis, comment oublier le bondissant Juanito, autrement dit Jonathan Klein, qui, comme a son habitude (et malgré un très léger trac lors de la première soirée) nous régale par la hauteur de ses sauts, la virtuosité de ses pirouettes et la pureté de ses tours, tout cela couronné par un éblouissant sourire témoignant de son bonheur de danser. Autour de ce brillant quatuor, les autres membres de la Compagnie des Jeunes Danseurs démontrent eux aussi l’excellence de leur formation.

Au plaisir de la danse s’ajoutait le « plaisir des yeux » grâce à la joliesse des costumes dessinés par Vinciane Ghyssens, qui, se gardant de tomber dans « l’espagnolade », nous donne une image fraîche et pleine d’harmonie, combinant avec bonheur couleurs et matières, ce qui n’est pas le moindre des charmes de ce spectacle.

Saluons ici le travail remarquable des trois professeurs-chorégraphes : Charlotte Catier, Vinciane Ghyssens et Matthew Madsen. Grâce à eux et à l’enthousiasme qu’ils savent insuffler à leurs élèves, grands et petits, ils nous permettent d’assister tous les deux ans à un spectacle de très haute qualité.

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