Danse

Noël : le temps des Contes.

Voici deux ans maintenant que le Ballet du Capitole enchante le temps de Noël. Après le magnifique « Alice au Pays des Merveilles » en 2010, nous retrouvons cette année« Casse-Noisette ». Oubliant le côté sombre du conte d’Hoffmann, Michel Rahn a fait le choix de nous offrir un vrai conte de Noël qui ravit petits et grands et nous entraîne dans un rêve onirique.Nous avons retrouvé avec bonheur l’adorable Clara interprétée par María Gutiérrez.

Clara : Maria Gutierrez

Casse-Noisette : Davit Galstyan

(Photo David Herrero)

Cette danseuse a ceci d’extraordinaire que quand elle danse Clara ou Alice, elle a 12 ans et toute la spontanéité et l’espièglerie de l’adolescence. Elle est une Giselle qui nous émeut et nous tire des larmes. Sa « Mégère Apprivoisée » est insolente et insupportable en diable. A ces dons indéniables de comédienne, María Gutiérrez ajoute une technique irréprochable, et ce quel que soit le genre du ballet. Elle sait tout danser : Petipa, Balanchine, Rahn, Kylian, et tant d’autres… A ses côtés pour cette soirée, Davit Galtsyan campait un Casse-noisette martial et plein d’allant. Sa technique classique est à la hauteur de sa partenaire et ses grands jetés toujours aussi spectaculaires et on le sait lui aussi doué pour la théâtralité. Le couple Magali Guerry-Kazbek Akhmedyarov, pour leur part, interprétaient le pas de deux de la fée Dragée et du prince Bienfaisant avec une rare élégance.

Ces deux danseurs sont arrivés pour ce pas de deux à une parfaite harmonie. Michaël Denard, dont on se souvient des lumineuses prestations, retrouvait, quelques années après, la scène du Capitole pour camper un Drosselmeier plein de verve, même si ce rôle semble un peu « étriqué » pour qu’il y donne la pleine mesure de son talent. Les automates qu’il présente aux enfants sont dansés par Nuria Arteaga et Demian Vargas, parfaits dans le rôle des amoureux, et Dimitri Leshchinskiy dans celui du soldat de plomb. Et, comment oublier l’irrésistible interprétation de la vieille gouvernante par le chorégraphe lui-même, Michel Rahn.

Les automates : Maki Matsuoka et Demian Vargas (Photo David Herrero)

Si le premier acte fait la part belle à la pantomime, le deuxième acte avec ses danses des quatre coins du monde est l’illustration de la parfaite connaissance de la grammaire classique qui est la signature du chorégraphe, Michel Rahn. Il est l’occasion pour les danseurs de montrer leur savoir-faire et le résultat du travail acharné de Nanette Glushak. Paola Pagano et Takafumi Watanabe sont les interprètes de la Danse orientale avec le talent qu’on leur connaît, tandis que Juliana Bastos scintille, lumineuse, dans le rôle de la Goutte de rosée. Si nous avons vu parfois quelques imprécisions dans les ensembles, soulignons cependant le sang-froid et le sens du spectacle de la troupe. En effet, des problèmes informatiques avaient perturbé les répétitions et retardé le début de la première, mais la maîtrise des techniciens du théâtre a permis que le spectacle se déroule au mieux.

Casse-Noisette : Davit Galstyan / Le Roi des Rats : Fabien Cicoletta

(Photo David Herrero)

Un nouveau décor pour le deuxième acte plus irréel que le précédent, l’Orchestre du Capitole sous la baguette de Dieter Rossberg qui a déroulé la partition de Tchaïkovski avec beaucoup de lyrisme, et voilà un ballet qui, même s’il a déjà été vu, présente toujours un bel intérêt. C’est avec ce ballet, ovationné par le public, que s’est terminé 2011 et qu’a débuté la nouvelle année. Quel meilleur augure !

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