Danse

François Alu, une Etoile à l’horizon

En ce soir de 227ème représentation de cette production « maison » du célèbre ballet chorégraphié pour l’Opéra de Paris par Rudolf Noureev en 1992, la salle est, comme à l’accoutumée, comble pour soupirer devant les amours contrariées de la belle Nikiya et du guerrier Solor, sur la partition de Ludwig Minkus.

Corps de ballet de l’Opéra national de Paris – Photo Jacques Moatti –

Tout a été dit, dans ces pages mêmes, et depuis de nombreuses années, sur la splendeur des décors (Ezio Frigerio), des costumes (Franca Squarciapino) et des lumières de leur complice Vinicio Cheli. Exotisme, onirisme, mystère, l’Inde rêvée des Européens est ici toute entière contenue. Tout cela n’a pas pris une ride, de même que la chorégraphie du célèbre danseur russe disparu peu de temps après, une chorégraphie largement inspirée de l’original signé Marius Petipa.

Plusieurs distributions, car cette reprise de La Bayadère, succès oblige, comprend 22 représentations (!), vont se succéder, sous la direction de Fayçal Karoui à la tête de l’Orchestre Colonne. Ce soir, un véritable choc attend le public. Plus qu’une révélation, parlons plutôt de confirmation d’un talent hors pair, celui de François Alu. Dès sa première variation, le ton est donné. Ses élévations stupéfiantes laissent les spectateurs en apesanteur. Sa maîtrise du vocabulaire le plus complexe et difficile d’exécution lui vaut une véritable ovation. Dans sa seconde variation, François Alu confirme par une série de pirouettes vertigineuses. C’est un triomphe personnel en plein cœur de la représentation !

François Alu

– Photo Julien Benhamou/Opéra national de Paris –

Porteur d’une exceptionnelle sûreté, ce jeune danseur de 22 ans franchit rapidement les étapes d ‘une carrière inexorable. Il intègre le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris en 2010, est nommé Coryphée un an après, puis Sujet en 2013, enfin Premier Danseur en 2014 ! Ce soir il aborde le rôle de Solor pour la première fois et l’on sent, de manière très palpable, le désir de faire sien ce personnage avec, peut-être, un peu d’empressement que son enthousiasme justifie pleinement d’ailleurs. C’est un feu ardent qui l’anime autant qu’il le brûle. Et c’est passionnant d’assister à cette explosion de vitalité. Il est peu probable que lui échappe dans un avenir très prochain le grade suprême.

Clairement, et malgré tout leur immense talent, il était alors difficile aux autres artistes d’exister. Malgré tout, saluons comme il convient la Nikiya de Myriam Ould-Braham (Etoile), bayadère éthérée, véritable liane dansante, d’une admirable précision académique, ainsi que Charline Giezendanner (Sujet) qui offrait à Gamzatti toute la virtuosité requise. Si Emmanuel Thibault (Premier Danseur) se sort avec assurance de l’Idole dorée, le Corps de Ballet se montre encore une fois, dans ce type de rendez-vous, à la hauteur de sa réputation, sublime de précision et de musicalité. Comment ne pas souligner encore une fois l’hallucinant pouvoir de la longue arrivée des Ombres sur cette arabesque répétée jusqu’au vertige… pour le public. Unique !

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