Tarmo Peltokoski ouvre en grand la saison de l’Orchestre national du Capitole
Le 27 septembre prochain, le directeur musical de notre orchestre dirige le premier concert de 2025-2026 avec une œuvre emblématique et monumentale : la Turangalîla-Symphonie, composée par Olivier Messiaen (1908-1992) pour piano, ondes Martenot et grand orchestre Cette vaste partition bénéficiera de la participation du grand pianiste toulousain Bertrand Chamayou et de l’une des rares joueuses d’ondes Martenot de notre époque, Cécile Lartigau.
Tarmo Peltokoski inaugure son mandat officiel de directeur musical « à part entière » avec Olivier Messiaen, compositeur qu’il adore et qu’il avait déjà dirigé lors de son premier rendez-vous avec l’Orchestre national du Capitole. La programmation de la Turangalîlâ-Symphonie constitue en soi un véritable événement tant elle possède un impact prodigieux en concert. Il est vrai que l’œuvre demande un orchestre particulièrement fourni, enrichi d’ondes Martenot, et d’un piano solo à la virtuosité exigeante.
Depuis le début du XXIème siècle, quatre exécutions de l’œuvre ont marqué la vie musicale toulousaine. En février 2007, cette gigantesque partition a réuni l’Orchestre national du Capitole, le chef israélien Ilan Volkov et le grand pianiste français Roger Muraro, spécialiste de l’œuvre de Messiaen. Ce concert marquait ainsi les débuts des célébrations du centenaire du compositeur par la phalange toulousaine.
Le 4 mars 2014, l’œuvre était redonnée par l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, invité pour l’occasion, placé sous la baguette du Britannique Paul Daniel. Le pianiste soliste n’était autre que… Bertrand Chamayou. La Britannique Cynthia Millar était au clavier des ondes Martenot.

Le 9 décembre de la même année, La même œuvre était au programme de la saison des Grands Interprètes. Le somptueux Budapest Festival Orchestra, sous la direction d’Iván Fischer, le pianiste Roger Muraro (de retour !) et l’ondiste Valérie Hartmann-Claverie, élève de Jeanne Loriod, la belle-sœur du compositeur, en étaient les interprètes.
Le 8 janvier 2016, dans le cadre de la saison des Grands Interprètes, l’Orchestre symphonique Simon Bolivar du Venezuela, dirigé par son fondateur Gustavo Dudamel offrait sa vision de la Turangalîlâ. La pianiste d’origine chinoise Yuja Wang et l’ondiste Cynthia Millar (de nouveau) assuraient les parties solistes de l’œuvre.
Cette partition hors normes constitue un vibrant hommage amoureux du grand compositeur français. Elle fut l’objet, en 1945, d’une commande du chef de l’Orchestre Symphonique de Boston, Serge Koussevitzky. Rarement un créateur aura eu une telle liberté compositionnelle. Koussevitzky accompagna en effet sa commande de la recommandation suivante : « Faites-moi l’œuvre que vous voulez, dans le style que vous voulez, avec la composition instrumentale que vous voulez… »

Messiaen conçut cette œuvre comme une sorte de symphonie concertante pour un vaste effectif orchestral qui lui confère un aspect monumental impressionnant. Aux instruments traditionnels de l’orchestre s’ajoutent donc une partie de piano solo qualifiée par Messiaen lui-même « …d’une extrême difficulté, destinée à « diamanter » l’orchestre de traits brillants, de grappes d’accords, de chants d’oiseaux » et une partie d’ondes Martenot. Cet instrument électronique monodique joue un rôle important en dominant l’orchestre de sa voix à la fois pure et puissante. L’opulente richesse des pupitres de percussions colore encore l’aspect exotique de la partition.
Turangalîlâ est un mot de Sanskrit dont Messiaen indique qu’il signifie à la fois « …chant d’amour, hymne à la joie, temps, mouvement, rythme, vie et mort. » Les dix mouvements qui composent l’œuvre développent des thèmes cycliques que l’on retrouve comme des leitmotivs et qui illustrent une poésie pleine de symboles :
- Introduction (modéré, un peu vif)
- Chant d’amour I (modéré, lourd)
- Turangalîla I (presque lent, rêveur)
- Chant d’amour II (bien modéré)
- Joie du sang des étoiles (vif, passionné, avec joie)
- Jardin du sommeil d’amour (très modéré, très tendre)
- Turangalîla II (un peu vif – bien modéré)
- Développement de l’amour (bien modéré)
- Turangalîla III (bien modéré)
- Final (modéré, presque vif, avec une grande joie)
Le 27 septembre l’une des grandes œuvres symphoniques du XXème siècle, hymne à l’amour et à la joie surhumaine, envahit la Halle aux Grains !
Serge Chauzy
Informations et réservations : https://onct.toulouse.fr/tarmo-peltokoski-bertrand-chamayou/