Concerts

Orgue et orchestre, le dialogue à distance

Alors que le premier concert de la saison symphonique de l’Orchestre National du Capitole était réalisé en collaboration avec le Festival International Piano aux Jacobins, le deuxième le sera avec le Festival International Toulouse les Orgues. Benjamin Britten, Franz Schubert et Joseph Jongen composent le programme de cette soirée du 11 octobre.
Tugan Sokhiev et ses musiciens accueillent cette fois le nouveau directeur de Toulouse les Orgues, Yves Rechsteiner. Ce grand organiste suisse a tissé des liens étroits avec la Ville rose depuis des années. Ainsi, en 2011, il consacre un premier enregistrement à l’orgue Puget 1888 de la Dalbade à Toulouse avec des œuvres de Berlioz, Beethoven, Chopin et Saint-Saëns. Un an plus tard, il enregistre “Casta Diva” sur l’orgue Puget 1876 de Seysses. Sa version pour orgue de la Symphonie Fantastique de Berlioz réalisée pour ces deux orgues est éditée aux Editions de la Schola Cantorum, Fleurier/Suisse.

Yves Rechsteiner, directeur du Festival Toulouse les Orgues, sera le soliste du concert

– Photo Classictoulouse –

Il sera donc le soliste de ce concert du 11 octobre et jouera la partie d’orgue de la Symphonie concertante pour grand Orgue et orchestre, op. 81, du compositeur belge Joseph Jongen. Né à Liège en 1873, Jongen est décédé à Sart-lez-Spa en 1953. Après avoir poursuivi toutes ses études musicales au Conservatoire Royal de Liège, il fut nommé en 1903 professeur d’harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Liège, puis, après la guerre 14-18, professeur de fugue au Conservatoire de Bruxelles en 1920 et devint, en 1925, directeur de cet établissement, fonction qu’il occupa jusqu’en 1939. Son appartenance à l’école franckiste est indéniable : son évolution artistique est issue de ce mouvement, elle y fait même une brève halte, mais elle subit alors, tout aussi brièvement d’ailleurs, les séductions de l’impressionnisme. Puis cette évolution s’engage sur la voie d’un postromantisme flamboyant dont sa Symphonie concertante est une émanation exemplaire.

Cette pièce sera jouée de manière très particulière, puisque le soliste sera à la tribune de l’orgue de la cathédrale Saint-Étienne, son jeu étant retransmis simultanément par liaison hertzienne et sur grand écran à la Halle aux Grains.

La Simple Symphony, op. 4, de Benjamin Britten ouvrira le concert. Ecrite pour orchestre à cordes entre décembre 1933 et février 1934 à Lowestoft, cette partition légère et alerte utilise des bribes de partition que le compositeur avait écrites pour piano lorsqu’il était un jeune adolescent, entre 1923 et 1926. Elle fut créée en 1934 au Stuart Hall de Norwich.

La seconde partie du concert sera consacrée à la monumentale Symphonie n° 9 en ut majeur « La Grande » de Franz Schubert. Cette œuvre majeure résonne comme le testament orchestral du compositeur. Elle ne fut jamais jouée de son vivant et doit sa renommée à Robert Schumann qui la fit exécuter en création à Leipzig sous la direction de Felix Mendelssohn, lors du concert du 21 mars 1839, onze ans après la mort de son auteur.

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