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Orchestre du Capitole – Tugan Sokhiev ouvre la saison symphonique

Le 14 septembre marquait l’ouverture attendue de la saison symphonique de l’Orchestre du Capitole – la deuxième saison de la phalange toulousaine sous la direction du nouveau « chef principal invité et conseiller musical » Tugan Sokhiev, dont l’ascension fulgurante force l’admiration.
Bien que relativement traditionnel (Tchaïkovski, Brahms), le programme de ce concert ménageait quelques surprises. Avec le retour bienvenu de Renaud Capuçon comme soliste, le concerto pour violon de Tchaïkovski débutait la soirée sur l’un des chevaux de bataille de tout virtuose de l’archet. La nouvelle sonorité d’airain du jeune violoniste, déjà remarquée lors de son interprétation du concerto de Mendelssohn, au cours de la saison dernière dans ces mêmes lieux, fait évidemment merveille dans une telle ouvre. L’élégance de ses phrasés, son lyrisme chaleureux défendent une vision déclamatoire de la partition qui n’exclut ni les éclats fulgurants ni la méditation rêveuse. Tugan Sokhiev renouvelle totalement l’accompagnement orchestral. Raffiné, attentif, nuancé comme il est rarement donné de l’entendre, cet écrin symphonique rehausse d’un cran la qualité de l’écriture.

Le brillant violoniste Renaud Capuçon.

La première symphonie de Brahms, qui occupe toute la seconde partie, trouve sous la baguette de Tugan Sokhiev une nouvelle jeunesse, un sang nouveau. Certes voici une vision qui tourne le dos à la grande tradition germanique incarnée par les chefs mythiques du passé, Furtwängler ou Karajan, une vision qui évacue les brumes nordiques, mais qui trouve sa légitimité auprès de la fougue latine d’un Toscanini. Lumière, vigueur, fièvre irriguent cette exécution bourrée d’adrénaline. Tugan Sokhiev bouscule les divines lenteurs des mouvements extrêmes tout en assumant la méditation poétique de l’andante.
Notons enfin que la présence de Tugan Sokhiev à la tête de notre orchestre vient de trouver sa traduction discographique avec la sortie du tout premier CD enregistré chez Naïve par cette nouvelle et fructueuse association. Un disque « coup de foudre » que nous analysons par ailleurs sur ce même site. Le concert du 14 septembre s’est d’ailleurs poursuivi par une dédicace de ce premier album par Tugan Sokhiev. Un moyen de prolonger l’idylle nouée entre le chef, son orchestre et le public.

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