Concerts

Musiques pour toutes les heures du jour

Gilles Colliard et les musiciens de l’Orchestre de Chambre font toujours preuve d’une grande originalité dans le choix des thèmes de leurs concerts. Le 14 mai dernier, ils évoquaient, à travers le titre « Le jour et la nuit », les illustrations musicales de ces moments privilégiés de la journée qui voient changer la lumière.

Gilles Colliard et les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Toulouse

La première partie du programme, jouée sur l’instrumentarium baroque, s’ouvre sur une miraculeuse évocation signée Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville et intitulée simplement « Le lever du soleil », pièce que l’orchestre devra redonner en bis, cette fois sur les instruments modernes. Extraite d’un motet sur la création de l’univers, cette courte partition installe un climat d’extase d’une finesse, d’une intériorité, d’une magie qui n’est pas sans évoquer l’épisode équivalent que Haydn a composé pour son propre oratorio « La Création ».

La nostalgie poétique de « La Nuit », évoquant l’épisode de Noël, mise en musique par Marc Antoine Charpentier, prolonge ce climat privilégié, cette véritable communion musicale.

La version pour orchestre à cordes, réalisée par Gilles Colliard lui-même, du fameux quatuor à cordes op. 76 n° 4, « Le lever du soleil », de Joseph Haydn, constitue le plat de résistance de la soirée. Cette œuvre, d’une grande beauté formelle et expressive, s’ouvre sur une prodigieuse apparition de la lumière, comme un lever de rideau, qui lui a donné son surnom. L’interprétation bénéficie de la très judicieuse alternance entre le tutti de l’orchestre et la formation originale pour les quatre instruments du quatuor à cordes. Une sorte de dialogue touchant s’établit en particulier au cœur du sublime adagio dont l’expression ouvre d’étonnantes perspectives aux compositeurs du futur.

Trois partitions des XIXe et XXe siècles complètent ce voyage au fil du jour. De Daniel Lesur, la Sérénade, datée de 1954, joue sur les racines des musiques traditionnelles. Le final évoque irrésistiblement une danse populaire que le compositeur répète en boucle. Le fameux quatrième Nocturne de Gabriel Fauré, dans la transcription pour cordes habilement réalisées ici aussi par Gilles Colliard, plonge l’auditeur dans un rêve éveillé d’une grande poésie.

Enfin, la Sérénade de 1892, signée Joseph Suk, violoniste tchèque virtuose et gendre d’Antonin Dvořak, conclut la soirée, révélant les influences de ce grand prédécesseur.

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