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Le retour attendu de Kazuki Yamada à la tête de l’Orchestre national du Capitole

Le chef d'orchestre invité Kazuki Yamada - Photo Zuzanna Specjal -

Le 12 janvier prochain, l’Orchestre national du Capitole retrouve l’un des chefs les plus souvent invités à le diriger, le Japonais Kazuki Yamada. Deux solistes participent à ce concert : le jeune altiste Timothy Ridout ainsi que l’organiste toulousain Michel Bouvard. L’essentiel du programme de ce concert donné à 20 h à la Halle aux Grains réunira deux grandes partitions de musique française de Gabriel Fauré et Camille Saint-Saëns, mais également une œuvre rare du célèbre compositeur hongrois Béla Bartók.

Kazuki Yamada est l’un des chefs les plus dynamiques de sa génération. Né au Japon en 1979, il a remporté en 2009 le Grand prix du 51ème concours international de jeune chef d’orchestre de Besançon. Comme l’avait fait avant lui, en 1962, un certain Michel Plasson ! Il est directeur artistique et musical de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo et également chef principal de l’Orchestre philharmonique du Japon, chef principal invité du Yomiuri Nippon Symphony Orchestra et chef invité de l’Académie internationale de Seiji Ozawa. Il est récemment devenu chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre symphonique de Birmingham. Il dirige comme invité une multitude de grands orchestres internationaux. Son amour de la musique française l’amène à privilégier ce répertoire dans les programmes qu’il conçoit.

Il revient à Toulouse, pour un concert qui s’ouvrira sur la suite d’orchestre Masques et bergamasques, de Gabriel Fauré dont on célèbre cette année le centenaire de la disparition. Structurée en quatre tableaux cette suite est tirée de la musique de scène en huit tableaux écrite en 1919 pour un divertissement inspiré des personnages de la commedia dell’arte sur un livret de René Fauchois.

L’organiste Michel Bouvard qui sera le soliste de la Symphonie n° 3 avec orgue de Camille Saint-Saëns – Photo Alain Huc de Vaubert –

Le programme de ce concert du 12 janvier s’achèvera sur la Symphonie nᵒ 3 en ut mineur op. 78, avec orgue, l’une des œuvres symphoniques les plus célèbres de Camille Saint-Saëns. Écrite en 1885 et 1886, elle est dédiée à son ami Franz Liszt décédé le 31 juillet 1886. Il s’agit en fait de sa cinquième symphonie, le musicien ayant renié ses œuvres de jeunesse. Le soliste de cette exécution sera Michel Bouvard, qui mène depuis 30 ans une double carrière de concertiste et de professeur. Titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de la basilique Saint-Sernin, il a été directeur artistique (avec Jan-Willem Jansen) du festival international Toulouse les Orgues de 1996 à 2013 (et par là même du concours international d’orgue Xavier Darasse de Toulouse).

Entre ces deux œuvres de musique française, Kazuki Yamada dirigera le Concerto pour alto et orchestre de Béla Bartók. Cette œuvre fut l’objet, fin 1944, d’une commande de l’altiste écossais William Primrose, alors que le compositeur était déjà condamné par la leucémie qui allait l’emporter. Une lettre de Bartók à Primrose donne une idée de sa conception de cette partition : « L’orchestration va être transparente, plus que dans un concerto pour violon. Le caractère sombre, plus masculin de votre instrument a lui aussi exercé une certaine influence sur le caractère général de l’œuvre. L’œuvre est conçue dans un style assez virtuose… Il y a toutes les chances pour que quelques passages se révèlent inconfortables, voire injouables. Nous en discuterons plus tard à la lueur de vos observations ». Le compositeur n’en eut pas le temps, il mourut à New York le 26 septembre 1945. La création de l’œuvre n’eut lieu que le 2 décembre 1949 à Minneapolis, par William Primrose et l’Orchestre de Minneapolis sous la direction d’Antal Dorati, un an avant la première française (à Paris, par William Primrose et l’Orchestre National sous la direction d’Ernest Bour, le 23 novembre 1950).

L’altiste Timothy Ridout, soliste du Concerto pour alto et orchestre de Béla Bartók – Photo Jiyang Chen –

Le soliste de cette œuvre lors du concert toulousain sera le jeune altiste, né à Londres en 1995, Timothy Ridout qui a étudié à la Royal Academy of Music. Il s’est perfectionné ensuite auprès de Nobuko Imai à la Kronberg Academy en 2019. Cet ancien BBC New Generation Artist, boursier du Borletti-Buitoni Trust et lauréat du Royal Philharmonic Society 2023 Young Artist Award, est l’un des altistes les plus recherchés de sa génération. Il apparaît comme soliste avec les plus grand orchestres et les plus grands chefs du moment. Timothy Ridout joue un alto de Peregrino di Zanetto (1565-75) prêté gracieusement par la Beare’s International Violin Society.

Serge Chauzy

Programme du concert donné le 12 janvier 2024 à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse :

  • Gabriel Fauré : Suite d’orchestre Masques et bergamasques
  • Béla Bartók : Concerto pour alto et orchestre
  • Camille Saint-Saëns : Symphonie nᵒ 3 en ut mineur op. 78, avec orgue

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