Le 27 novembre 2025 s’est déroulé le concert annuel à l’attention des étudiants, une tradition désormais bien ancrée dans la saison de l’Orchestre national du Capitole. Ce spectacle gratuit sur réservation a remporté un véritable triomphe auprès des étudiants venus en nombre assister à ce grand spectacle musical présenté dans des conditions particulières.
Rappelons que la direction de ce concert devait être assurée par le nouveau directeur musical de l’Orchestre national du Capitole, Tarmo Peltokoski. Du fait d’un problème de santé de ce dernier, il a été remplacé par le grand chef d’orchestre polonais Antoni Wit. Le programme musical est néanmoins resté celui qui avait été annoncé en début de saison : le prélude de l’opéra Lohengrin, de Richard Wagner et la Symphonie n° 7 en mi majeur, d’Anton Bruckner.
Les personnalités en charge de cet événement ont tenu à présenter cet événement hors norme. Claire Roserot de Melin, Directrice générale de l’Etablissement public du Capitole, structure réunissant l’Opéra national du Capitole et l’Orchestre national du Capitole puis Jean-Baptiste Fra, Délégué général de l’Orchestre, précisent les circonstances de l’organisation de ce concert. Ils remercient chaudement le chef Antoni Wit qui a rapidement accepté de diriger l’ensemble du programme de cette soirée. Trois étudiants, ambassadeurs du Club Capitole Jeunes lié à l’Opéra national du Capitole, soulignent l’importance de cette initiative pour la formation culturelle de leurs amis et collègues d’études. Jérôme Noyer, directeur des ressources humaines et de la communication chez Liebeherr-Aerospace et membre du conseil d’administration d’Aïda évoque le rôle joué par les entreprises dans le développement des activités de l’Orchestre national du Capitole. Enfin Jean-Baptiste Fra présente le programme musical de la soirée.

Devant une salle bien remplie, l’orchestre qui occupe le plateau de la Halle aux Grains se compose à la fois de musiciens titulaires mais également d’une quarantaine d’élèves issus des établissements toulousains d’enseignement : le Conservatoire à Rayonnement Régional et l’IsdaT (Institut supérieur des arts et du design de Toulouse).
Antoni Wit, l’un des chefs d’orchestre les plus réputés de Pologne, fait son entrée sous les applaudissements nourris du public qui le remercie ainsi de permettre la réalisation de ce concert très attendu. Il dirige tout d’abord le Prélude de l’opéra de Richard Wagner, Lohengrin. Le grand crescendo des cordes est habilement mené jusqu’à l’apothéose d’un tutti éblouissant. Le retour au silence s’effectue dans une progression émouvante.
La Symphonie n° 7 d’Anton Bruckner occupe tout le reste de la soirée. Parfois surnommée « Symphonie des trémolos », elle est l’une des plus émouvante du répertoire postromantique.
Dès le début de l’Allegro moderato, les cors et les violoncelles, admirablement coordonnés, entonnent le long thème principal élégiaque avec ces fameux tremolos que reprennent les altos et qui sont parfois qualifiés de « Urnebel » (Brouillard des origines). L’Adagio : sehr feierlich und sehr langsam (très solennel et très lent) constitue le cœur de l’œuvre en ce qu’il est lié à la disparition de Richard Wagner que Bruckner vénérait. Dans ce mouvement, le compositeur a inséré un choral funèbre aux cors et aux fameux tubas inventés par Wagner (Tuben) parfaitement maîtrisés par les musiciens du pupitre des cors.

Le troisième volet de l’œuvre, Scherzo : sehr schnell (très vite), introduit une anecdote presque joyeuse. Selon la légende, le thème initial de la trompette solo a été suggéré au compositeur par le chant du coq qui le réveille chaque matin à Saint-Florian ! Quant au Finale : bewegt, doch nicht schnell (animé mais pas rapide), il additionne les contrastes expressifs, entre joie et tristesse. La symphonie se termine sur une monumentale reprise de l’idée fondamentale du premier mouvement, comme pour un retour aux sources.
Une ovation spontanée accueille cette belle prestation. Les applaudissements enthousiastes en disent long sur sa réception par un public ouvert et divers. La salle entière manifeste son bonheur et ses remerciements par une rare et générale ovation debout. A n’en pas douter le but d’attirer le jeune public vers les concerts dits « classiques » est manifestement atteint !

Le chef félicite chaleureusement les musiciens et n’hésite pas à aller serrer les mains des chefs de pupitre.
Gageons que cette tradition des concerts gratuits pour les étudiants ne cessera pas de sitôt !
Serge Chauzy
Programme
- R. Wagner : Prélude de Lohengrin
- A. Bruckner : Symphonie n° 7
