Concerts

Galerie de portraits

Un concert de dédicaces sur des musiques d’hier et d’aujourd’hui était offert, le 22 mai dernier à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, au public des soirées de l’Orchestre de Chambre de Toulouse.

Si Jean-Philippe Rameau constituait la trame de ce programme original conçu par Gilles Colliard, des musiques d’un tout autre style, mais d’un esprit très proche s’y mêlaient avec gourmandise. Le thème du portrait rassemblait ainsi une quinzaine de courtes pièces de l’auteur des « Indes Galantes », toutes destinées à brosser le tableau d’une personnalité, d’un animal, ou d’un travers. Ainsi de la pétillante et fameuse « Poule » au balancement touchant de « La Timide », de la danse frénétique des « Deux tambourins » au déploiement fugué de « La Forqueray », toute une galerie défile devant nos oreilles charmées par l’esprit du jeu des musiciens toulousains.

Camille Saint-Saëns, et quelques unes de ses pièces du Carnaval des Animaux, habilement orchestrées pour les cordes par Gilles Colliard, se mêle à l’agitation générale. Une agitation toute relative néanmoins lorsqu’il dépeint la pesante démarche de la tortue sur le thème « offenbachien » d’un french cancan anémié !

Une double création vient enfin ponctuer et épicer ce défilé des élégances. De Vincent Gervais, l’un des altistes de la formation toulousaine, l’Orchestre de Chambre de Toulouse joue une courte pièce d’un dynamisme étourdissante, « La meute joyeuse », qui évoque l’agitation d’une meute canine en pleine effervescence. Un rythme éblouissant de richesse et de vitalité.

D’un Jean-Philippe à l’autre, après Rameau, c’est au tour de Bec, bien connu des Toulousains après sa période de résidence auprès de l’Orchestre du Capitole, de présenter sa nouvelle composition. Jean-Philippe Bec a mis en chantier un ensemble de neuf pièces intitulé « Les Muses ». Deux extraits de ce corpus, « Erato » et « Euterpe », donnent une furieuse envie d’entendre le reste de l’œuvre. Ces deux portraits très différents illustrent une fois de plus l’imagination et le talent d’orchestrateur du jeune compositeur. A la transparence spectrale, au scintillement lumineux de la partition consacrée à Erato, s’opposent le lyrisme dense et ondoyant, le tourbillon fascinant du portrait d’Euterpe. A quand l’intégrale ?

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