Concerts

Dialogue Strauss-Tchaïkovski

La douzième saison des Clefs de Saint-Pierre, qui s’ouvre le 10 octobre prochain, renoue avec ces rencontres amicales du lundi soir au cours desquelles l’échange est au cœur de l’événement. Artistes et public vont donc se retrouver autour de programmes toujours d’une grande originalité et qu’il est pratiquement impossible d’entendre ailleurs. De nombreuses œuvres de musique de chambre nécessitent souvent des combinaisons instrumentales inhabituelles qui réunissent des musiciens n’appartenant pas forcément à des ensembles constitués. A cet égard, l’orchestre symphonique, en l’occurrence l’Orchestre National du Capitole, constitue un réservoir idéal pour révéler ce type de partitions.

Les musiciens des Clefs de Saint-Pierre qui participeront au concert du 10 octobre 2011 intitulé “Souvenir de Florence”

Deux compositeurs imprégnés d’une certaine nostalgie, composent le programme de ce premier concert du 10 octobre qui réunit ainsi trois œuvres en demi-teintes. Richard Strauss n’est pas seulement l’auteur des déchaînements féroces de Salomé ou d’Elektra. Déjà dans Le Chevalier à la Rose se fait jour une certaine mélancolie liées au passage du temps. L’introduction pour sextuor à cordes du dernier opéra de Strauss, Capriccio, qui ouvrira ce concert, reste une géniale exception. Cette ouverture, écrite pour le seul sextuor à cordes, alors que le reste de l’opéra est confié à un orchestre symphonique traditionnel, confère à l’ensemble le ton de la confidence.

Metamorphosen (Métamorphoses en français), l’une des dernières partitions du compositeur fut achevée le 12 avril 1945. Cette commande du mécène et chef d’orchestre suisse Paul Sacher a été écrite sous le coup de l’émotion causée par la dévastation d’une partie de l’Allemagne lors de la seconde guerre mondiale. Cette émotion imprègne toute l’œuvre.

Avec Tchaïkovski, la nostalgie est d’une autre nature. Son sextuor à cordes Souvenir de Florence a été composé pendant l’été 1890 et dédié à la Société de Musique de Chambre de Saint-Pétersbourg. Le titre évoque un certain hommage à la belle ville italienne où le compositeur a conçu l’essentiel de son opéra La Dame de Pique et esquissé le thème principal de ce sextuor. La partition a subi plusieurs révisions avant d’être publiée et créée en 1892.

Les quatre pupitres de cordes de l’Orchestre du Capitole sont sollicités pour ce concert. Eugen Tichindeleanu et Alexandre Dalbigot, violons, Bruno Dubarry et Camille Borsarello, altos, Vincent Pouchet et Benoît Chapeaux, violoncelles, Damien-Loup Vergne, contrebasse seront les artisans de cette soirée.

Partager