Concerts

En passant par la Bohème

C’est en effet sur une rare pièce du tchèque Josef Suk que s’ouvrait le concert donné, le 10 janvier dernier, par l’Orchestre du Capitole, dirigé par le jeune chef, tchèque également, Tomas Netopil.

Le jeune chef tchèque Tomas Nétopil (photo Kurt Pinter)

Le geste ferme et expressif, Tomas Netopil rend ainsi un hommage justifié à ce compositeur et violoniste, par ailleurs gendre de Dvorak, très lié à la culture d’Europe Centrale dont il fut l’un des représentants les plus authentiques. La Méditation sur le vieux choral bohémien « Saint-Wenceslas », jouée ici dans sa version pour orchestre à cordes, puise sa nostalgie initiale, mais aussi la passion qui finit par l’animer dans le vaste terroir tchèque aux parfums si expressifs. Les cordes de l’Orchestre du Capitole démontrent une fois de plus le lyrisme, la finesse et la dynamique dont elles sont capables.

Stephen Kovacevich est ensuite le magnifique soliste du 3ème concerto pour piano et orchestre et Beethoven. Cet artiste discret, mais tellement authentique, s’investit dans l’exécution de toute musique pour piano, et particulièrement celle de Beethoven, avec un naturel confondant.

Les phrasés qu’il invente coulent comme une vérité essentielle. L’interprète s’efface devant l’œuvre, devant le compositeur. Son imagination délivre une variété du toucher dans une remarquable unité de conception de la partition. Des confidences murmurées du largo à l’effervescence du final en forme de jeu, l’équilibre s’établit entre spontanéité et réflexion. Un équilibre auquel participe un orchestre vivant et réactif. La « Traümerei » (Rêverie) extraite des Scènes d’enfants, de Schumann, jouée en bis, referme la page pianistique sur un rêve éveillé.

Stephen Kovacevich,
interprète privilégié de Beethoven (photo Jillian Edelstein/EMI)

Dans l’alerte et vive 4ème symphonie, « Italienne », de Mendelssohn, Tomas Netopil joue la transparence et la légèreté orchestrale, favorisant les registres aigus. Les tempi mesurés des trois premiers mouvements laissent s’épanouir la grâce, le charme des mélodies juvéniles. Le presto final jubile et pétille comme du champagne (ou plutôt de l’asti spumante !), grâce en particulier à une percussion bien présente… Les interventions des bois, notamment celle du hautbois solo, font merveille dans leur dialogue avec les cordes.

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