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Sous le signe de Mendelssohn

Le 6 septembre dernier, Bertrand Chamayou frappait les trois coups du 28ème festival Piano aux Jacobins. Ce récital d’ouverture d’une grande originalité, conçu avec intelligence et sensibilité, donnait enfin sa chance à un compositeur souvent sous-estimé, bien que très connu, l’élégant Felix Mendelssohn. Pensez-donc, voici un artiste romantique qui, bien qu’il mourût prématurément à l’âge de 38 ans, vécut heureux, riche et aimé. Trop heureux pour être un génie, décidèrent certains !…

Dans son programme, Bertrand Chamayou dévoile la fibre virtuose et exaltée de Mendelssohn. Evitant le volet le plus célèbre de sa musique pour piano, les fameuse « Romances sans paroles », il aborde les partitions imaginatives les plus rares. Emergent ainsi l’éblouissant Rondo Capriccioso, le modernisme effervescent des trois études de l’opus 104b, l’imagination bouillonnante de deux des Caprices de l’op. 33, ceux-là même qui comblèrent de joie Robert Schumann.

Avec les Variations sérieuses de l’op. 54, Mendelssohn joue dans la cour des plus grands. Bertrand Chamayou insuffle à cette œuvre une énergie, un brio, un enthousiasme constants. Il maîtrise complètement son jeu, déploie une palette infinie de couleurs, soutient constamment l’intérêt. Lorsqu’il aborde les transcriptions d’œuvres de Mendelssohn par Liszt ou encore Rachmaninov, ce sont ces compositeurs virtuoses qu’il traduit avant tout. Le lyrisme du premier (quelle émouvante évocation du lied « Auf Flügeln des Gesanges » !), la folie digitale du second (avec l’ébouriffante transfiguration du scherzo du « Songe d’une nuit d’été »).

Deux points d’ancrage dans notre époque musicale apportent à ce programme le sel et l’amertume. Avec « Wiegenmusik », de Helmut Lachenmann et « Auf einem anderen Blatt », de Wolfgang Rihm, Bertrand Chamayou sculpte en creux le miroir de Mendelssohn. A la musique pleine de notes de ce dernier se substitue celles que ces deux compositeurs d’aujourd’hui emplissent d’un inquiétant silence. Temps suspendu, angoisse, tension, que l’interprète s’approprie.

La seconde partie du récital, tout entière consacrée au Carnaval op. 9 de Schumann, renoue avec le romantisme triomphant. Entre l’introduction royale et l’embrasement final, l’interprète endosse avec un étonnant mimétisme les habits de Florestan le bouillonnant et d’Eusebius le poète, ces deux personnages qui incarnent les deux faces du compositeur. Contrastes exacerbés. Les emballements subits succèdent aux brèves rêveries.

Trois bis, signés Schumann-Liszt, Bartok et Debussy calment à peine l’enthousiasme d’un public conquis.

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