Le signal est donné. L’ouverture du 27 ème festival Piano aux Jacobins marque le début de la saison musicale toulousaine. Comme cela a déjà été annoncé dans ces colonnes, quinze concerts composent cet événement important, dont douze auront lieu dans le traditionnel et mythique cloître des Jacobins.
Néanmoins, une triste nouvelle est venue altérer la préparation de ce festival. La disparition du grand Naum Starkmann qui devait donner un récital Tchaïkovski, Chopin, le 14 septembre. Ce vénérable maître sera remplacé par un tout jeune artiste du clavier, David Fray, né en 1981 et qui a déjà reçu une série impressionnante de récompenses, notamment la nomination « Jeune soliste de l’année » par la Commission des Radios Publiques Francophones.
Le concert d’ouverture du 6 septembre se déroule à la Halle-aux-Grains et les deux derniers récitals, classés « hors les murs », sont hébergés par la Cité de l’Espace (25 septembre : Giovanni Mirabassi) et par le Musée des Abattoirs (27 septembre : Jean-Frédéric Neuburger).
La première semaine du festival débute en fanfare. Le 6 septembre, la Halle-aux-Grains reçoit une véritable légende du piano, le Russe Grigory Sokolov. Artiste rare et réservé, ce vainqueur (à 16 ans à peine) du prestigieux Concours International de Piano Tchaïkovski 1966, a développé un jeu unique fait de contrôle absolu, de forte
personnalité et d’une palette de couleurs sans limite. Son large répertoire et l’intensité de ses interprétations en font un interprète recherché par toutes les institutions musicales du moment.
Il ouvrira donc le festival avec un programme qui réunit des ouvres assez peu jouées de compositeurs très présents dans les salles : Johann Sebastian Bach (Suite française n° 3), Ludwig van Beethoven (Sonate n° 17) et Robert Schumann (Sonate n° 1).
Le 7 septembre, retour au cloître des Jacobins avec le grand pianiste américain Richard Goode. Né à New York, il fut l’élève du prestigieux Rudolf Serkin et remporta un nombre impressionnant de prix dans les concours les plus divers. Son activité se partage entre le récital, le concert avec orchestre et la musique de chambre. Il s’est fait une spécialité de l’interprétation des oeuvres de Beethoven qu’il ne met pourtant pas au programme de son récital toulousain. Ce programme associe des compositeurs aussi différents que Johann Sebastian Bach (Partita n° 5) et Arnold Schönberg (Six petites pièces pour piano op. 19). De Johannes Brahms (Fantaisies op. 116) et Franz Schubert (Sonate D 960) Richard Goode joue les ouvres les plus tardives.
Nicholas Angelich, né en 1970 aux Etats-Unis et formé en grande partie en France, revient à Toulouse pour participer à deux concerts. Le programme du premier, le 8 septembre, constitue un événement important, puisqu’il comporte la création mondiale de la partition commandée par le festival au jeune compositeur Bruno Mantovani, « Suonare ». Une occasion unique de confronter un ouvre d’aujourd’hui au grand répertoire, puisque cette création sera encadrée par la Sonate en si mineur de Joseph Haydn et les monumentales « Variations Diabelli » de Ludwig van Beethoven.
Le 10 septembre, carte blanche est donnée à Nicholas Angelich qui invite le pianiste de jazz Baptiste Trotignon pour un duo prometteur.
A noter : tous ces concerts débutent à 20 h 30.
Informations et réservations : Hôtel de Pierre Comère, 9, rue Tripière 31000 Toulouse ; Tél : 05 61 22 40 05 ; site web : http://www.pianojacobins.com