Malgré les aléas du contexte sanitaire actuel, le 25ème festival Toulouse les Orgues aura bien lieu ! Cette grande manifestation culturelle et internationale est précédée d’une série de lectures musicales autour de l’orgue. Huit rencontres intitulées « Raconte-moi l’orgue » sont ainsi programmées à 18 h dans diverses églises de l’agglomération les 29, 30 et 31 juillet, puis les 26, 27 et 28 août, et enfin les 18 et 19 septembre. Le 26 août dernier à 18 h, le grand orgue de la cathédrale Saint-Etienne était l’objet d’une présentation originale et bienvenue mêlant harmonieusement parole et musique.
Avec l’arrivée de la bienfaisante fraîcheur de fin d’après-midi, les portes de la cathédrale toulousaine se sont ouvertes à un public sevré de musique vivante depuis trop longtemps. Paroles et notes se sont succédé autour de la magie de l’instrument-roi. La particularité du grand orgue de cette église si spéciale réside dans son buffet. Datant du début du XVIIème siècle, ce buffet, suspendu « en nid d’hirondelle », est le plus ancien de la ville rose. À l’intérieur du buffet, l’orgue est un instrument neuf du facteur d’orgues Alfred Kern qui l’a conçu en réemployant une partie du matériel ancien. Cet instrument permet de jouer presque tout le répertoire pour orgue, de la musique ancienne à la musique contemporaine. Il est classé monument historique pour son buffet.
Le grand orgue en « nid d’hirondelle » de la cathédrale
Saint-Etienne
– Photo Classictoulouse –
Les animateurs de ce concert-lecture : l’organiste Loriane Llorca et l’acteur
Eric Vanelle – Photo Classictoulouse –
Le comédien Eric Vanelle détaille avec conviction le texte de Marie Baltazar, profondément impressionnée par tout ce qui entoure l’instrument mythique, non seulement les riches sonorités qu’il est capable de délivrer, mais également sa disposition géométrique, géographique même, au cœur de la cathédrale. L’évocation du cheminement « périlleux » à parcourir pour en atteindre le pupitre ressemble à une aventure ! Ce texte original alterne avec, et parfois se superpose à un court programme musical joué par l’organiste Loriane Llorca.
La séquence s’ouvre sur la solennité du Caprice sur les grands jeux, de Louis-Nicolas Clérambault. Elle se poursuit avec le joyeux Final du concerto en ré mineur d’Antonio Vivaldi transcrit pour l’orgue par Johann Sebastian Bach. Suit une habile transcription de la Danse de la Fée Dragée, extraite du célèbre ballet Casse-Noisette, de Piotr Illich Tchaïkovski. La célébrissime Toccata en ré mineur (jouée ici sans la fugue) de Bach se devait de figurer à ce court échantillonnage. Cette belle démonstration musicale se conclut par une autre transcription. Celle que Marcel Dupré réalisa de la Sinfonia de la Cantate BWV 29 toujours du père Bach.
Bel itinéraire que ce court voyage d’une-demi-heure au pays de l’orgue…