Depuis l’édition fondatrice de 2008, ces Rencontres des musiques anciennes d’Odyssud (le pluriel de « musiques » est ici particulièrement significatif) prennent date dans le panorama de ce répertoire si largement pratiqué, si vivant dans la région toulousaine.
Pas moins de sept manifestations différentes composent le programme concocté avec intelligence et sensibilité par Emmanuel Gaillard, directeur de cette scène conventionnée pour les musiques aussi bien anciennes que nouvelles. Du 22 au 29 avril, un impressionnant panel d’ensembles pratiquant les divers répertoires de ces musiques offrira au public de la région un choix d’œuvres représentatives des multiples visages musicaux de ce passé redécouvert.
L’ensemble vocal « Les Eléments », sous la direction de Joël Suhubiette
(© Michel Garnier)
Les 22 et 23 avril, l’ensemble vocal « Les Eléments » présentera, en la chapelle des Carmélites (rue du Périgord à Toulouse), une création associant Claudio Monteverdi et Carlo Gesualdo, ces immenses compositeurs de la Renaissance italienne, à Luciano Berio, emblème de l’avant-garde musicale du 20ème siècle. Le prestigieux chœur dirigé par Joël Suhubiette illustrera ainsi la permanence de la modernité musicale à travers les siècles.
Le 24 avril, le Monastère de Blagnac (avenue du Général Compans) accueillera la formation Scandicus, un jeune ensemble de voix d’hommes créé en Midi-Pyrénées en 2001 et spécialisé dans les répertoires des polyphonies de la Renaissance et du chant grégorien. A son programme les fameuses Lamentations de Jérémie de Costanzo Festa.
Autre création, celle de l’Ensemble Baroque de Toulouse, le 25 avril dans la grande salle d’Odyssud, qui présentera une « Fête Napolitaine », animée par Philippe Beaussant de l’Académie Française, auteur de « Manger baroque et rester mince ». Les deux chefs-d’oeuvres de Pergolese, son opéra « La Serva Padrona » et son émouvant « Stabat Mater » seront interprétés sous la direction de Michel Brun. Conférence, table ronde, buffet napolitain, bal se succèderont tout au long de cette journée exceptionnelle. Gastronomie et musique feront bon ménage.
L’ensemble toulousain « Les Sacqueboutiers »
Les 26 et 29 avril, le petit théâtre Saint-Exupère (rue Cantraye à Blagnac), recevra la visite de Céline Frisch, formidable claveciniste installée à Toulouse, dans l’alfa et l’oméga du clavier, les mythiques « Variations Goldberg » de Johann Sebastian Bach. Un rendez-vous nécessaire !
La musique baroque méridionale sera à l’honneur le 26 avril (à 17 h) dans la grande salle d’Odyssud, grâce à l’ensemble vocal et instrumental Antiphona, dirigé par son fondateur Rolandas Muleika. A côté de l’« Exultate justi » de Delalande, ce sera l’occasion de redécouvrir deux grands motets de Salomon et Malet, compositeurs maîtres de musique de la région.
« Les Sacqueboutiers » seront de retour sur la scène de la grande salle d’Odyssud, le 27 avril, dans un programme éblouissant de savoureuses « ensaladas » baptisé « El fuego ». Aux cuivres anciens de l’ensemble toulousain s’associent quatre excellents chanteurs de langue espagnole, la soprano argentine Adriana Fernandez, l’alto basque David Sagastume, le ténor catalan Lluis Vilamajo et la basse vénézuélienne Ivan Garcia.
Marcel Pérès, directeur de l’ensemble Organum
C’est l’ensemble « Organum », constitué de huit chanteurs « a cappella » sous la direction de Marcel Pérès, qui clôturera ces rencontres, le 28 avril, avec l’exécution de deux messes du 14ème siècle, la Messe de Toulouse et la Messe de Barcelone. La redécouverte de la Messe de Toulouse, l’une des premières messes polyphoniques de l’histoire de la musique, constituera le point culminant de cette soirée.
Notons que la plupart de ces concerts seront précédés d’un avant concert et/ou d’une conférence introductive.
Une série de rendez-vous à suivre de près !