Disques

In memoriam Olivier Greif

Disparu brutalement voici exactement dix ans, à l’âge de cinquante ans, Olivier Greif occupe une place particulière dans le panorama musical de la fin du 20ème siècle. Homme libre, créateur inventif, son écriture possède son propre langage. Ne se réclamant d’aucune école, il a néanmoins recueilli auprès de Luciano Berio l’art d’exprimer sa propre personnalité, de forger son propre parcours, d’inventer les liens particuliers qu’il tisse avec le public. D’origine juive polonaise, il a vécu à Paris l’essentiel de sa carrière de pianiste et de compositeur.

 

Le très émouvant album qui vient de paraître et qui lui rend hommage est consacré à deux œuvres importantes impliquant le violoncelle, un instrument pour lequel il a toujours manifesté une évidente fascination. A l’instar d’un autre grand compositeur français, Henri Dutilleux, qui donna un titre à son concerto pour violoncelle (Tout un monde lointain), Olivier Greif a intitulé le sien « Durch Adams Fall » (Par la chute d’Adam). Composé en 1999 à la demande de l’association « Les petits frères des pauvres », ce concerto a été conçu pour être joué à l’issue d’une messe d’action de grâce.

Dédié au violoncelliste Henri Demarquette, il a été créé en la cathédrale Notre-Dame de Paris. De l’aveu même du compositeur il s’agit là d’une « méditation sur la chute de l’homme et sur la lente remontée vers la lumière ». Jouée ici en soliste par son dédicataire, cette partition en cinq volets gravite autour d’un très court mouvement intitulé « Hapax », centre névralgique tout imprégné de gravité, de réflexion, et qui évoque irrésistiblement l’une des « Chansons Madécasses » de Ravel. Thèmes obsessionnels et plaintes tragiques alternent ici dans la succession des mouvements encadrés par l’angoisse du silence. L’Orchestre National de France, dirigé par Jean-Claude Casadesus, donne une émouvante réplique au soliste Henri Demarquette, référence absolue en la matière.

La même atmosphère imprègne les trois volets de la sonate pour violoncelle et piano titrée explicitement « Sonate de Requiem ». Cette méditation sur la mort n’exclut pas les incursions, ni même les citations de musiques diverses : negro spirituals, danses populaires, marches militaires. Ici aussi l’œuvre s’abîme dans un bouleversant silence. Le pianiste Giovanni Bellucci partage avec Henri Demarquette la grandeur d’une partition profonde et tragique. Voici un hommage authentique à une figure forte de la musique actuelle.

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