Consacrés aux airs dits « de fureur » extraits d’œuvres du plus anglais des compositeurs allemands, le présent récital vient remettre, excusez-moi pour cette expression, quelques pendules à l’heure.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on connaît le talent de cette mezzo-soprano américaine. L’Opéra de Paris lui donnait sa chance dès 2002 avec une stupéfiante Rosine et une fabuleuse Angelina, deux rôles rossiniens dans lesquels elle détient toujours la pole position grâce à une voix sombre et velouté, une projection puissante sur toute la tessiture, une technique de vocalise ébouriffante de virtuosité et cette façon grandiose de faire naître le son comme posé dans l’espace, rappelant en cela les grandes heures de Teresa Berganza.
Comment ne pas évoquer également, en ce même lieu, sa Déjanire (Hercules de Haendel en 2005) et son Roméo (Bellini en 2008).
Somptueusement accompagnée ici par Les Talents Lyriques dirigés par Christophe Rousset, Joyce DiDonato nous fait réécouter les airs de fureur de 9 opéras de Haendel, imposant un art accompli qui fait de cette artiste une interprète incomparable.