Disques

Une compilation historique

A la veille d’une année qui, normalement, devrait voir la commémoration du 150ème anniversaire de la naissance de Richard Strauss, Warner Classics nous propose, en avant-goût  à ces festivités, un superbe coffret regroupant dix des quinze opéras de ce compositeur. Puisant dans les trésors du catalogue EMI dont elle est aujourd’hui propriétaire, Warner a fait une sélection sur laquelle un point demeure mystérieux. En effet, si l’on peut à juste titre se réjouir de la présence, dans cette compilation, de titres peu ou jamais affichés, tels Intermezzo, Friedenstag et Die schweigsame Frau, comment justifier l’absence d’Arabella ? Sauf à imaginer que ce titre ne figurait plus, ou n’a jamais figuré, au catalogue de cette illustre maison.

Bref, cette énigme mise à part, on ne peut qu’applaudir à une telle initiative mettant des interprétations historiques à la portée de tous (2 € le CD !). Et en parlant d’interprétations historiques, comment trouver un autre qualificatif à la Salomé d’Hildegard Behrens dirigée par Herbert von Karajan en 1978, ou encore à l’Elektra de la volcanique Eva Marton sous la somptueuse baguette de Wolfgang Sawallisch en 1990 ?
En fait, les trésors s’accumulent au fur et à mesure des intégrales. Karajan à nouveau, en 1956, pour  l’incontournable Chevalier à la Rose et la somptueuse Maréchale d’Elisabeth Schwarzkopf.

Rudolf Kempe, immense straussien s’il en fut, dirigeant le très délicat chef- d’œuvre qu’est Ariadne auf Naxos, avec Gundula Janowitz alors à son sommet (1968), ici dans le rôle-titre. Autre straussien historique, Wolfgang Sawallisch dirige en 1987 une Femme sans ombre qui est entrée dans la légende, avec l’Empereur de René Kollo et l’Impératrice de la toute jeune Cheryl Studer. Plus rare, ce même chef dirige en 1980 Intermezzo avec une distribution de premier plan évidemment, parmi laquelle la lumineuse Lucia Popp et le célébrissime Dietrich Fischer-Dieskau. C’est en 1977 que Marek Janowski se voit confier le plateau de La Femme silencieuse dans lequel Theo Adam, le mythique baryton wagnérien, incarne à tous les sens de ce terme l’inénarrable Morosus. C’est un très court opéra d’un peu plus d’une heure que grave EMI en 1968, un opéra sur le thème de la paix : Friedenstag, sous la direction de Wolfgang Sawallisch, avec, en tête de distribution, Bernd Weikl. Autre immense chef lyrique, Bernard Haitink, pour, en 1982, la trop rare Daphné et celle qui fit de ce rôle ô combien difficile l’un de ses chevaux de bataille : Lucia Popp. Capriccio achève ce large panorama, un Capriccio incroyable, légendaire, regroupant, sous la direction de Wolfgang Sawallisch, rien moins qu’Elisabeth Schwarzkopf, Nicolaï Gedda, Dietrich Fischer-Dieskau, Hans Hotter, Christa Ludwig, Eberhard Wächter, etc. Nous sommes en 1958, un âge d’or du chant germanique resplendit alors et nous livre des versions définitives, ou pour le moins jamais égalées ce jour.  En voici une !

Un coffret précieux, à savourer sans modération.

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