Les 7 et 8 novembre prochains, l’Orchestre national du Capitole reçoit le prodigieux pianiste russe Mikhaïl Pletnev ainsi que le grand chef finlandais Dima Slobodeniouk pour deux concerts exceptionnels. Ces musiciens invités offriront en deux étapes l’intégrale des quatre concertos pour piano et orchestre de Serge Rachmaninov.
Dima Slobodeniouk a déjà dirigé l’Orchestre national du Capitole le 15 décembre 2022 à l’occasion d’un grand concert symphonique. Né en 1975, Dima Slobodeniouk est un chef d’orchestre finlandais d’origine russe. Il a d’abord étudié le violon à l’École centrale de musique et au Conservatoire de sa ville natale, Moscou. Il a poursuivi son apprentissage au Conservatoire de Finlande et à l’Académie Sibelius auprès d’Olga Parhomenko, Leif Segerstam, Jorma Panula et Atso Almila. Il a également étudié avec Ilia Moussine et Esa-Pekka Salonen. Dima Slobodeniouk dirige les orchestres internationaux les plus prestigieux. Avec l’Orquesta Sinfónica de Galicia il a mené une initiative pédagogique permettant à des étudiants de travailler avec un orchestre professionnel.
De son côté, Mikhaïl Pletnev n’est pas seulement un pianiste possédant une technique époustouflante alliée à une personnalité artistique bien trempée. Musicien protéiforme, il est aussi compositeur et chef d’orchestre. Il a remporté en 1978 le premier prix du prestigieux concours de piano Tchaïkovski. Ses positions sont tranchées, et pas seulement sur le plan artistique. Aujourd’hui installé en Suisse, il s’exprime avec virulence sur la politique de son pays natal. Aussi baptisa-t-il son orchestre le Rachmaninov International Orchestra, en hommage au musicien « qui aimait son pays », mais le quitta « en raison des forces politiques qui y régnaient ».
Pour sa venue à Toulouse, Mikhaïl Pletnev a décidé de jouer en soliste l’intégrale des quatre concertos de Rachmaninov en deux soirées. Il s’agit là d’une véritable prouesse puisque le compositeur écrivait avant tout pour lui-même, autrement dit pour un virtuose absolu. Ses capacités spectaculaires ont fait de Rachmaninov un pianiste hors du commun qui va pousser dans ses compositions les limites de la difficulté technique. Sa sensibilité exacerbée le fait parfois qualifier de « dernier grand romantique russe ». Chacun de ses concertos constitue un grand défi pour un interprète. Commencée pendant les études du compositeur sous la houlette de Tchaïkovski, à qui il vouait une profonde admiration, et poursuivie après son installation en Europe puis aux États-Unis, la succession de ses quatre concertos traduit autant l’évolution artistique du compositeur que sa biographie personnelle : une odyssée passionnante, et un corpus musical qui marquent l’histoire de la musique. Si jouer un de ces concertos représente l’équivalent d’un marathon, en donner l’intégrale comme Mikhaïl Pletnev lors de sa venue à Toulouse constitue une incroyable performance !
Le jeudi 7 novembre seront donnés les Concerto pour piano n°1 et n°2, le vendredi 8 novembre les n°3 et n° 4. Une intégrale à ne pas manquer !
Serge Chauzy
