L’Orchestre national du Capitole vient de perdre l’un de ses musiciens les plus marquants et les plus fidèles, le grand flûtiste François Laurent, récemment retraité, qui a occupé pendant plus de quarante ans le poste stratégique de flûte solo de la phalange toulousaine. Décédé dans la nuit du 6 au 7 novembre dernier, François Laurent laisse le souvenir d’un artiste de premier plan et d’un homme chaleureux.
La carrière de musicien de François Laurent débute lorsqu’il donne son premier concert en soliste, à 17 ans, salle Pleyel à Paris avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Après s’être fait remarquer au Concours International de Genève en septembre 1978 où il fit partie des trois français qui accédèrent aux demi-finales, il fut reçu brillamment, premier nommé, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe de Jean-Pierre Rampal et obtint le 1er Prix de Flûte en 1982.
Quelques mois auparavant, il était nommé flûte solo de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, poste qu’il a occupé à partir de juillet 1982. Tout en participant aux multiples activités de l’orchestre, il a donné régulièrement des concerts de musique de chambre qui l’ont amené à se produire en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon ainsi qu’en France au cours de nombreux festivals (Nice, Menton, Besançon, L’Escarène, La Chaise-Dieu…).
François Laurent a été lauréat des concours internationaux de Genève 1983 et de Kobé 1985. Il a également joué comme flûte solo au sein du « World Philharmonic Orchestra » à Montréal en 1988 et a été invité par l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise de Munich (direction Lorin Maazel) en 1992. Dans une discographie essentiellement orchestrale (EMI Classics), il faut relever la très belle page dévolue à la flûte par Claude Debussy, le Prélude à l’Après-midi d’un Faune ainsi que des enregistrements virtuoses de La Volière du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns et de Pierre et le Loup de Serge Prokofiev.
Avec ses amis du Quintette à vent de Toulouse, il a aussi réalisé durant leur tournée au Japon en 1992, un très bel enregistrement de musique française (Quintettes et sextuor avec piano de Roussel, Milhaud, Poulenc, Damase, Ibert) pour le label Fontec Records.
Animant régulièrement des Master-Classes en France et dans divers pays (Belgique, Brésil, Etats-Unis, Japon), il s’est consacré à l’enseignement lors de stages d’été, tels l’Académie Henri Tomasi de Marseille, l’Académie Internationale de Guérande et des Pays de la Loire ou l’Académie d’orchestre de Bagnères de Bigorre.
Il a par ailleurs créé avec quelques-uns de ses collègues et amis la saison « Les Clefs de Saint-Pierre » à laquelle il a participé chaque année à partir d’octobre 2000 et qui occupe désormais une place reconnue dans la vie culturelle toulousaine.
La disparition de François Laurent affecte tout le milieu musical toulousain. Que sa famille et ses amis proches trouvent ici de sincères condoléances et l’expression de la plus profonde sympathie.