Le premier roman de Judith Rocheman est un vrai coup de cœur. Sur un sujet historico-romanesque, la romancière tisse une toile conjuguant la grande histoire, et pas forcément ce qu’elle a connu de meilleur, et une torride relation amoureuse entre deux militantes communistes des années 50 à Paris.
Alors que la Guerre froide fait rage, Julia, fille d’un républicain espagnol mort au combat, se donne pour mission de lutter contre le fascisme. La voici à Paris, dans la cellule communiste de la place d’Italie. Elle y est accueillie par Sergueï, marié avec Emilie et papa d’un petit Alexis. Sergueï a clairement des visées autres que politiques sur la jeune et très belle espagnole. Mais voilà, Julia est tombée en amour, et réciproquement, pour Emilie. Le secret est vite découvert au sein de cette petite famille. Fou de rage, Sergueï, pour se venger, accomplit l’irréparable…. Alors que Julia s’incruste dans le monde journalistique, Sergueï disparaît de la circulation. Qui est-il vraiment ? Le roman plonge alors dans un thriller d’espionnage à haut voltage. Vous n’aurez d’autre choix que de lire les cent dernières pages en apnée !
En creux, Judith Rocheman décrit les prémices de la chute de l’URSS et du Parti Communiste français suite à la découverte des horreurs du régime stalinien et du culte de sa propre personnalité que le Grand Camarade avait mis sur pied dans la dictature la plus absolue.
Ce roman est aussi l’émergence d’un nouveau talent d’écrivain. Une plume simple mais efficiente, un sens du rythme, de la précision, de la narration aussi. Tout cela fait de ce livre une belle découverte dont on a hâte d’en apprécier la confirmation.
Robert Pénavayre
« Fièvres rouges » – Roman de Judith Rocheman – PLON – 381 pages – 20€