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Dans la brume ardente des souvenirs

Georges-Patrick Gleize - Photo : ADM

Juin 1964. Un paquebot ramène vers Marseille la dernière partie du contingent français d’occupation en terre algérienne, ainsi qu’une poignée de colons. Roger Lachaux, capitaine du Train, a servi la France sous toutes les latitudes. C’est un guerrier…usé. Il prend sa retraite. Claire de Puymagnac est une jeune veuve, de son âge à peu près. Ils font connaissance et s’aperçoivent très vite qu’ils vont quasiment au même endroit, en Corrèze.  Ils décident donc de faire le chemin ensemble.  Si Clémentine, la grand-mère de Claire, attend celle-ci dans le château familial, il en est autrement de Roger qui doit poser ses valises dans un hôtel en attendant mieux. De toute manière, celui-ci est hanté par un but mortifère : trouver le responsable de la mort, durant la guerre, des trois femmes de sa vie : sa mère, sa sœur et son premier amour.  C’est pour cela qu’il est de retour en ce lieu. Un soir, invité au château, la grand-mère de Claire se laisse aller à l’évocation de certains souvenirs… Alors que le visage de Claire s’empourpre à la seule vision de Roger, au seul son de sa voix, l’horreur va lui sauter à la figure. Alors que les souvenirs de Clémentine deviennent moins nets lorsqu’ils côtoient le dernier conflit mondial, l’atmosphère devient lourde dans le château des Puymagnac.

Georges-Patrick Gleize nous livre ci un roman, bien sûr, avec une simplicité d’écriture dans la narration et les échanges qui nous fait entrer immédiatement en empathie avec ces personnages dont l’avenir risque d’être broyé par le passé. Très informé sur cette période-là, fin connaisseur du monde et des équipements militaires alors en vigueur, l’auteur conduit ses héros sur des chemins de traverse. Peut-être y trouveront-ils la force du pardon…

Robert Pénavayre

« Comme une odeur de gentiane », roman de Georges-Patrick Gleize – Editions Calmann-Lévy – 304 pages – 19,90€

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