Festivals

De belles et prometteuses découvertes

Deuxième ouvrage de la tournée 2019 de Diva Opera, Madame Butterfly succède donc à l’irrésistiblement comique Italienne à Alger donnée la veille dans cette grange magique du Château du Saillant, sur les bords accueillants et rafraîchissants de la Vézère. Grand écart émotionnel assuré ! D’autant que la production nous met, lieu oblige, en présence très rapprochée des interprètes. Et comme nous le savons depuis toujours, cette troupe s’engage dramatiquement avec beaucoup de passion.

Cette année nous vaut deux découvertes majeures. Il en est ainsi du jeune ténor indonésien Satriya Krisna dont le Pinkerton fait valoir un très beau timbre lumineux, chatoyant, une voix parfaitement homogène dans tous les registres et un ambitus conséquent. Aujourd’hui il aborde Don José (Carmen de Bizet) et nul doute que nous en entendrons reparler.

Cio Cio San (Susana Gaspar) et Philip Smith (Sharpless) – Crédit photo FDV –

Il en est de même du littéralement luxueux Sharpless du baryton britannique Philip Smith, un artiste dont on ne sait quoi admirer le plus, d’une tenue scénique remarquable à une voix somptueusement timbrée jusqu’en haut d’un registre supérieur paré d’harmoniques chaudes et enveloppantes, d’un phrasé inépuisable à une constante recherche de couleurs. Superbe ! A leurs côtés, nous retrouvons la dernière Mimi in loco (Bohème en 2017), la soprano portugaise Susana Gaspar. Toujours aussi émouvante, la cantatrice développe une belle voix ample et bien conduite. Malheureusement nous retrouvons aussi ce métal acide dans les aigus appuyés, métal qui disparaît mystérieusement lorsque ceux-ci sont donnés en demi-teintes. Dommage car cela entache une prestation au demeurant convaincante, surtout dans un rôle d’une telle difficulté. Les seconds rôles sont parfaitement tenus, à commencer bien sûr par la Suzuki fort émouvante de Louise Mott et le Goro fielleux à souhait d’Ashley Catling, sans oublier le Bonze imposant de Timothy Nelson et le Prince Yamadori de Samuel Pantcheff.

Au piano, Bryan Evans accompagne avec beaucoup d’attention le drame jusqu’à son terrible dénouement. De nombreux rappels viennent clore cette unique représentation donnée à guichet fermé.

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