Festivals

Chorégies d’Orange  

La découverte d’une exceptionnelle Aïda
Enfant chérie des Chorégies, l’Aïda verdienne revenait cette année devant le Mur, avec une foule d’artistes rompus aux exigences du lieu et devant quelques 17000 spectateurs.
Tout le monde attendait le ténorissime franco-sicilien Roberto Alagna pour sa première française de Radamès (il a abordé le rôle à Copenhague il y a 2 ans). Ses fans ne furent point déçus, retrouvant dans cet exemplaire phrasé et cette superbe projection, les qualités fondamentales de l’artiste. Radamès est jeune, l’interprétation de Roberto Alagna est lyrique avant toute chose. Ne cherchant point à écraser ou à ouvrir les sons dans les ensembles afin de « passer », il donne le meilleur de lui-même dans les scènes intimes, dont regorge l’ouvrage quoi qu’on en pense, des scènes dans lesquelles il nous fait découvrir un autre Radamès, plus torturé, moins téméraire et bravache que cette foultitude de champions du si bémol passant allègrement à côté du personnage. Fidèle parmi les fidèles des Chorégies, Roberto Alagna y reviendra pour Il Trovatore (2007) et Faust (2009).
A ses côtés, Raymond Duffaut nous a fait découvrir un trésor, une jeune soprano noire américaine que le monde entier va s’arracher très bientôt : Indra Thomas. Sculpturale, elle donne à son Aïda l’allure de princesse qui lui revient. Somptueuse musicalement, elle domine le plateau avec une insolence incroyable. Des sons filés renversants, un contrôle du souffle hallucinant, une fantastique projection, en un mot comme en cent, l’Aïda que nous attendions tous depuis le retrait de la sublime Léontyne Price. Une spectaculaire ovation l’attendait au final.
Du reste, le plateau était de très bon niveau avec la volcanique Amnéris de Marianne Cornetti, l’imposant Amonasro de Seng-Hyoun Ko et le Ramfis de luxe d’Orlin Anastassov. Seule ombre au tableau, le plus que pâle Roi de Daniel Borowski.
Un triomphe… triomphal !
L’arrivée de Radamès vainqueur des Ethiopiens, à bord d’un navire manoeuvré par une vingtaine de rameurs et sur un Nil suggéré par autant de danseurs vêtus en bleu, déchaîna une tempête d’applaudissements. Toute la problématique d’Orange est là. Charles Roubaud (metteur en scène) connaît trop bien les pièges de ce théâtre pour y tomber dedans. A base de projections et d’ensembles foisonnants, il emplit ce vaste univers tout en laissant aux interprètes l’espace nécessaire au déploiement de leur chant.
Les choeurs du Capitole de Toulouse, de l’Opéra de Monte Carlo et de l’Opéra d’Avignon, ainsi que l’Orchestre National de Lyon étaient placés sous la direction de Michel Plasson, une direction ample et hiératique, attentive aux chanteurs, source de climats parfaitement évocateurs, une direction qui sut tenir son public jusqu’au dernier souffle de l’une des plus belles partitions de Giuseppe Verdi.

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