Même s’il transpose l’œuvre d’Offenbach dans le Paris d’aujourd’hui, Laurent Pelly n’enlève rien au duo gaudriole-champagne qui est l’essence originelle de cet opéra-bouffe. Dire que le sexe règne en maître absolu dans cette production est peu par rapport à la réalité.Dire que Laurent Pelly s’est déchaîné relève de l’euphémisme. Résultat : 2h15 de frénésie scénique, d’humour et d’invention. Vraiment, c’est drôle à hurler de rire.Captée en décembre 2007 à l’Opéra de Lyon, cette production (bientôt de passage à Toulouse, mais chut, c’est un secret) bénéficie de la direction bondissante de Sébastien Rouland à la tête des remarquables phalanges locales.Elle bénéficie également d’un plateau d’une remarquable tenue vocale et d’un engagement scénique époustouflant. Mais, avec ce diable de metteur en scène, peut-il en être autrement ? Avec son physique de star du 7ème art et un art du chant qui ne se dément pas, Marie Devellereau est une Gabrielle idéale d’abattage et de musicalité. Nos deux larrons en foire sont de la même trempe. Jean-Sébastien Bou (Raoul de Gardefeu) et Marc Callahan (Bobinet) forment un duo décapant, à l’imagination débordante et au chant parfaitement maîtrisé.Il en est d’ailleurs ainsi de la Métella de Maria Riccarda Wesseling, de la Baronne de Michelle Canniccioni et du toujours épatant Jean-Paul Fouchécourt (Frick).Une mention spéciale tout de même pour Jesus Garcia, un Brésilien d’anthologie grâce à un physique taillé pour et une voix de ténor stupéfiante de facilité dans un rôle aussi court qu’infernal.Un remède contre la morosité et le moral au fond des chaussettes. En somme une vraie idée cadeau !
