6 mars 2009, le Théâtre du Capitole de Toulouse croule littéralement sous les applaudissements et les ovations qui saluent le rideau final lors de la première de la nouvelle production d’Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau. Ce spectacle demeure l’une des plus formidables réussites de l’ère toulousaine de Nicolas Joel. Quoi de plus normal donc qu’il le programme dans sa nouvelle demeure du Palais Garnier. C’est donc en juin 2012 que les caméras captent sur le vif ce spectacle de toute beauté. O Cette production signée Ivan Alexandre et jouée par le Concert d’Astrée sous la direction d’Emmanuelle Haïm a déjà donné lieu à une analyse dans ces mêmes colonnes. Je vous suggère de vous y reporter. Au niveau de la distribution, Nicolas Joel opère en 2012 quelques changements. Succédant à Frédéric Antoun dans le rôle d’Hippolyte, Topi Lehtipuu a l’élégance vocale de cet emploi ainsi que le charme scénique. Un somptueux contrôle du souffle lui permet de longues phrases qu’il plie avec virtuosité aux exigences du style ramiste. Anne-Catherine Gillet retrouve ici le personnage d’Aricie avec lequel elle avait fait vibrer le cœur du public toulousain, à l’image de Stéphane Degout qui impose et compose à nouveau un Thésée d’une suprême sensibilité autant vocale que dramatique. Nouvelle venue dans cette production, Sarah Connolly campe une Phèdre volcanique dont la tenue artistique dans son ensemble est irréprochable. Comment ne pas dire également notre bonheur de retrouver dans le rôle de L’Amour la radieuse Jaël Azzaretti, toute de lumière et de souplesse vocales. A vrai dire, il en va ainsi de toute la distribution, la perfection allant se nicher jusque dans les confins les plus subtils de cette interprétation. Echo d’un véritable état de grâce. Un bonheur sans mélange, total !

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