Par la grâce d’un Puccini au faîte de son génie, les amours malheureuses, mille fois vues et entendues, de Rodolfo, le jeune poète et de Mimi, la petite cousette, font naître à chaque fois l’émotion dès le troisième acte et le quatre vous laisse désespéré, des flots de larmes au bord des yeux. La présente captation faite au Festival de Zurich en juillet 2005 n’échappe pas à la règle. Bien au contraire. En situant l’action dans un temps relativement actuel, le metteur en scène Philippe Sireuil nous rend les personnages beaucoup plus proches, renforçant de facto leur impact émotionnel. La prise de vue, au plus près des chanteurs, nous fait rentrer dans l’intimité de leur moindre joie, de leur moindre doute et de leur moindre douleur. Efficace, d’autant qu’un décor a minima mais terriblement astucieux et évocateur ne distrait à aucun moment le spectateur.Christina Gallardo-Domas est une Mimi idéale, sa voix de grand lyrique se fondant à la perfection avec une partition lui faisant, il est vrai, la part belle. Moins exceptionnel, Marcello Giordano campe tout de même un Rodolfo généreux, au timbre solaire. Elena Mosuc est une Musette ébouriffante d’abattage scénique et d’assurance vocale. Les clés de fa ne sont pas en reste dans un plateau finalement de grande tenue. Il faut citer l’émouvant Marcello de Michael Volle, le très bon Schaunard de Cheyne Davidson et l’incroyable Colline de László Polgar.Les Chœurs et l’Orchestre de l’Opéra de Zurich sont sous la direction intensément lyrique de Franz Welser-Möst.Une incontestable référence video.
