Captée en 1999 au Châtelet de Paris, cette représentation du Casse-noisette de Maurice Béjart est un chef d’œuvre d’humour et d’émotion. Entre souvenirs et fantasmagories, la vision que nous donne Maurice Béjart du Casse-noisette de Tchaïkovski est un vibrant hommage à la danse et à l’immense amour qu’il avait pour sa mère. Le spectacle s’ouvre sur un Noël bien triste, l’enfant est seul au pied d’un sapin en détresse, sa mère est partie pour un très long voyage… Il va alors se réfugier dans le rêve. Toute sa chambre va s’animer. Et comme il ne pourra pas épouser sa mère, il va épouser la danse. L’un de ses personnages de prédilection, Méphisto, va se muer en maître à danser, ce sera Marius Petipa. Et, surtout, dans son rêve, il va bien sûr retrouver sa Maman. Maurice Béjart n’a pas cherché spécialement à créer un ballet technique, ses danseurs développent ici un vocabulaire enfantin laissant au spectateur tout le loisir de se laisser envahir par une féérie dans laquelle, kitsch suprême, intervient… Yvette Horner, clin d’œil de Maurice Béjart à une tante accordéoniste.Evidemment, le Ballet Béjart Lausanne est à son meilleur niveau. Soulignons tout de même Damaas Thijs (Bim, l’Enfant) et Gil Roman (Méphisto, Marius Petipa). Mais il faudrait, à vrai dire, citer tous les solistes de ce spectacle haut en couleurs, d’une incroyable fraîcheur et formidablement émouvant.Un beau cadeau de Noël…
