10 décembre 2013, Théâtre des Champs-Elysées, Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc s’achève. Pas un applaudissement car une fantastique émotion s’est emparée de la salle. Il faudra un bon moment avant que celle-ci ne laisse la place à un enthousiasme qui est alors allé crescendo jusqu’à une véritable explosion de bravos lorsque le metteur en scène Olivier Py est venu saluer. O Peu habitué à ce genre de manifestation, plutôt reçu fraîchement depuis quelques temps, Olivier Py a dû savourer ce moment, particulièrement concernant une œuvre qui interpelle cet ancien étudiant en théologie. A une exception près sur laquelle nous allons revenir, la distribution, dominée par l’incroyable Madame Lidoine de Véronique Gens, est la même que celle de la critique du spectacle parue dans ces mêmes colonnes L’exception concerne Sandrine Piau. Obligée d’annuler 36 h avant la première, elle avait été remplacée plus qu’honorablement par Anne-Catherine Gillet. Mais pour la captation de ce 21 décembre 2013, Sandrine Piau est de retour et compose une Constance d’une plénitude vocale et d’une lumière intérieure qui rendent pleinement justice à un rôle d’une réelle subtilité dramatique. Un mot encore pour dire combien la caméra scrute au plus près ce drame intime de la foi et combien l’on sent tous ces artistes totalement investis dans cette aventure qui demeure à jamais la grande manifestation lyrique française de l’année 2013. Et la vidéo de référence de l’ouvrage. Pour longtemps !
