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Madrid reçoit le Barbier de…Séville

        Captée sur la scène du Teatro Real de Madrid en 2005, cette production du Barbier rossinien est un pur enchantement. Saluons tout d’abord la présence complètement électrisante, dans le rôle  d’Almaviva, du ténor Juan Diego Florez. Que rêver de mieux que l’interprétation superlative de cet artiste décidément hors du commun. Il n’est que d’écouter son aria finale « Cessa di più resistere » pour tomber définitivement sous le charme. Alliant une élégance du chant sans équivalent aujourd’hui à un tempérament scénique exceptionnel, il fait littéralement exploser les limites de ce rôle. Un must. La suite de la distribution ne pouvait être, en tout état de cause, d’un même niveau.Soulignons tout de même les interprétations bien plus qu’honorables de Maria Bayo (Rosina), Bruno Pratico (Bartolo), Pietro Spagnoli (Figaro) et du vétéran Ruggero Raimondi (Basilio). La très belle production, particulièrement colorée, d’Emilio Sagi est en osmose parfaite avec la direction formidablement dynamique de Gianluigi Gelmetti.Que du bonheur !     Toute la dimension de Natalie Dessay Voici le complément quasiment indispensable au double album « Le miracle d’une voix », car voici Natalie Dessay sur scène. Le plus du plus est que ce dvd nous permet de la voir dans plusieurs interprétations du même rôle. Il en est ainsi d’Olympia, de Zerbinetta et de La Reine de la Nuit. Sous tous les angles possibles, ses incarnations autant vocales que scéniques sont essentielles. Comment ne pas frémir aussi devant l’engagement sans limite de cette cantatrice dans les scènes de la folie de Lucia ou d’Hamlet. Scènes absolument sidérantes d’intensité et de plénitude vocale. Bien d’autres moments d’élection vous attendent sur ce dvd qui trace en fait le portrait de l’une des figures majeures de l’art lyrique mondial moderne.A consommer sans aucune modération.   Dans la grande tradition Le Lac des Cygnes est vraisemblablement l’un des ballets de Tchaïkovski les plus célèbres, à juste titre, de tout le répertoire. Le voici dans son écrin d’authenticité le plus absolu, dansé par la troupe du Moscow Classical Ballet (filmée en 2005) sur une chorégraphie largement inspirée de Petipa et Ivanov. Deux étoiles dominent la distribution. Dans le double rôle d’Odile/Odette, Marina Rzhannikova déploie, outre une technique sans faille, une véritable expressivité dramatique. A ses côtés, le Prince de Nikolay Chevechylov lui oppose une individualité et un tempérament d’une extraordinaire puissance . Le corps de ballet ainsi que les seconds rôles sont bien sûr irréprochables.Un « Lac » des origines me direz-vous ? Certes, mais avec un niveau pareil d’interprétation, on en redemande !   Salzbourg comme si vous y étiez… L’année 2006 se devait d’être particulièrement marquée, en ce deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Mozart, par un évènement exceptionnel rendant hommage à l’enfant du pays. C’est ainsi que le plus huppé des festivals lyriques n’a pas hésité à programmer en 2006 rien moins que l’intégrale lyrique mozartienne. Soit 22 opéras ! Le coffret que nous présente aujourd’hui Universal est l’enregistrement live de chacune de ces œuvres, en tout 33 dvds. Bien entendu vous pouvez faire la folie de l’année en vous offrant le coffret, mais sachez que tous les titres sont disponibles séparément.Des chefs d’orchestre prestigieux, comme Nikolaus Harnoncourt ou Riccardo Muti, Ivor Bolton ou Thomas Hengelbrock, des metteurs en scène comme Stefan Aglassinger ou Pierre Audi, Martin Kusej ou  Thomas Reichert, ont conjugué leurs efforts pour participer à cette titanesque entreprise.Nous tenons là vraisemblablement un coffret historique car, au-delà de son exhaustivité, il expose en pleine lumière tous les aspects du génie mozartien.Une somme inimaginable de cinquante et une heures de musique !   Mahler à Berlin Dans les années 1990, le grand chef néerlandais Bernard Haitink a dirigé à Berlin, à la tête de la prestigieuse Philharmonie, l’essentiel des symphonies de Mahler. Philips publie, les uns après les autres, les DVD de ces concerts historiques. Voici couplées ici les 4ème et 7ème symphonies. Deux partitions très différentes. La 4ème, pleine de fraîcheur et d’optimisme poétique se conclut sur un lied du Knaben Wunderhorn chanté ici par l’excellente Sylvia McNair. La 7ème se caractérise par une succession de deux musiques nocturnes qui lui confèrent une atmosphère étrange et inquiétante, comme une prolongation du pessimisme de la 6ème. L’autorité de Bernard Haitink et l’excellence de l’orchestre berlinois font merveille.

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