DVD

Le MET sur des sommets rossiniens

      Pour les malheureux, ou les imprudents, n’ayant pu se procurer des places lors de la retransmission en direct par Cielécran de ce spectacle, voilà un DVD qui tombe à pic, puisqu’il s’agit tout simplement de la captation de cette même soirée du 9 mai 2009. Et quelle soirée, un miracle d’intelligence et d’humour ! Il faut dire que cette Cendrillon transalpine est un vrai chef d’œuvre… composé en trois semaines, ce qui donne un aperçu du talent de Gioacchino Rossini. Le livret de Jacopo Ferretti suit d’assez près le conte de Charles Perrault, soulignant au passage toute la noirceur du trio infernal que composent le beau-père de Cendrillon et ses deux filles.   Ce que nous propose le metteur en scène Cesare Lievi, dans les décors et costumes de Maurizio Balo, est tout simplement une pièce de théâtre interprétée par des comédiens hors pair. Les prises de vue plein cadre des personnages nous permettent d’apprécier au plus juste leur talent scénique. Il en est ainsi et plus particulièrement de Simone Alberghini, Dandini somptueusement chanté passant avec une rare subtilité de ton du rôle de Prince à celui de valet, et d’Alessandro Corbelli, dominant de la tête et des épaules le rôle de Don Magnifico grâce à une vis comica irrésistible et une maîtrise du chant syllabique rossinien époustouflante. Si l’Alidoro de John Relyea est un rien étranger à ce répertoire vocal, sa composition n’en demeure pas moins d’une grande noblesse de ton. Un grand bravo également aux deux chipies de sœur qui cherchent à conquérir le cœur du Prince : Rachelle Durkin et Patricia Risley. Un immense bravo aussi au ténor Lawrence Brownlee, Don Ramiro d’une élégance vocale peu commune, surfant avec autorité et un style sans appel sur l’effrayante partition que Rossini lui a réservée. Et enfin, mettons-nous à genoux devant l’Angelina de la soprano lettone Elina Garanča, une artiste dont la souveraine beauté est au diapason d’une voix d’un velours incroyable conduite avec une connaissance absolue des infinies contraintes de ce bel canto ô combien virtuose. Magnifique et, avouons-le, craquante !Les superbes phalanges maison sont conduites de main d’expert par le maestro Maurizio Benini.Un joyau !

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