Captée en septembre 2006 à l’Opéra de Los Angeles, la présente Traviata laisse perplexe. Pour plusieurs raisons dont la moindre n’est pas une production ahurissante de nos jours. Signée Marta Domingo pour la mise en scène et Giovanni Agostinucci pour les décors et costumes, elle nous renvoie séance tenante… 50 ans en arrière ! Aucune invention, aucune distance, aucun goût, un désastre. Quand on pense à ce que Willy Decker avait fait de cet ouvrage en juillet 2005 à Salzbourg, on se dit qu’on n’est pas sur la même planète. Devant un James Conlon que l’on a connu plus habité à Paris, un cast de stars achève le spectacle. Renée Fleming est une immense cantatrice. C’est clair. Elle ne sera jamais pour autant une Traviata tant ce répertoire et cette vocalité lui échappent. Son poitrinage précoce est la première alerte sur l’inadéquation entre cet emploi et cette voix. Quant à ses dérives véristes… Rolando Villazon (Alfredo), manquant ici complètement de rayonnement, est sans commune mesure par rapport à sa prestation salzbourgeoise. Quant au vétéran (70 ans !) Renato Bruson (Germont), estimons pour faire simple que l’ovation qui le salua in fine rendait hommage à sa carrière.Pas franchement un coup de cœur.