A l’occasion des 80 ans du grand violoncelliste, pianiste, chef d’orchestre, Mstislav Rostropovitch, il est opportun de jeter un regard rétrospectif sur la carrière exceptionnelle d’un artiste qui ne s’est pas contenter de jouer du mieux possible toutes les musiques du passé et du présent. Slava (diminutif affectueux que lui donnent ses amis) a marqué le 20ème siècle de son empreinte humaniste. Ami et compagnon de route des plus grands compositeurs de la Russie soviétique, comme Prokofiev et Chostakovitch, il a également collaboré de près avec des créateurs de toutes nationalités, notamment français (tout particulièrement Henri Dutilleux). Les œuvres qu’il a suscitées et qui lui ont été dédiées se comptent par dizaines.Pour fêter cet anniversaire, EMI réédite un double DVD enregistré en mars 1991 en la basilique Saint Madeleine de Vézelay, et consacré à la bible des violoncellistes, les six suites pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach. Inspiré par les lieux qui lui évoquent la pureté des lignes musicales de ces partitions emblématiques, Rostropovitch a gravé là, à l’age de 63 ans, son tout premier enregistrement de ces pages qui l’ont obsédé et intimidé tout au long de sa vie. Son admirable humilité devant un tel corpus donne à ses interprétations toute leur valeur. Rigoureuses et personnelles, chaleureuses et intimes, elles marquent l’époque. Précisons que l’exécution de chaque suite est précédée d’une analyse simple et parlantes de l’interprète qui confie ainsi à la caméra ses idées, ses conceptions, ses enthousiasmes, ses émotions. Une leçon de musicalité, une leçon de vie.

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