DVD

Drame romanesque sur trois temps

      Largement popularisée par Cielécran lors de sa diffusion en direct depuis le Met de New York en janvier 2009, ce spectacle nous arrive sous son format DVD. Et c’est à loisir que nous retrouvons les énormes atouts de cette représentation ainsi que les quelques réserves que l’on peut légitimement formuler. En matière d’atouts, il y a incontestablement la production, en fait une coproduction entre le Théâtre du Capitole de Toulouse, où elle fut créée en mars 2005, et Le Royal Opera House Covent Garden de Londres. Dans les décors d’Ezio Frigerio et les costumes de Franca Squarciapino, Nicolas Joel signe ici l’une de ses mises en scène les plus attachantes.    Sommet d’émotion et de sensibilité à fleur de peau, le travail de l’actuel directeur de l’Opéra de Paris est tout à la fois une critique sociale (contenue dans le livret) et le tableau émouvant d’une rencontre follement  romanesque. Autre atout, et non des moindres, la direction du maestro Marco Armiliato. A la tête des superbes phalanges new-yorkaises, il a la lourde tâche de traduire l’une des partitions les plus ambiguës de Puccini, une partition dans laquelle passe un délicat courant impressionniste, une partition accueillant aussi  valses et fox trot tout en conservant en son cœur cet immense et inégalable cantabile puccinien. Du grand art ! C’est du côté de la distribution qu’en ce soir du 10 janvier 2009 le bât blesse. Considérablement tendue au 1er acte, Angela Gheorghiu ne retrouve la plénitude de ses moyens que dans le dernier acte. Sa Magda  n’en demeure pas moins dramatiquement tout à fait convaincante. A ses côtés, Roberto Alagna est un Ruggero particulièrement émouvant mais visiblement pas au mieux de ses moyens vocaux, si ce n’est le somptueux phrasé qui est son sceau indélébile. Glissons charitablement sur la prestation  de Samuel Ramey (Rambaldo) pour en arriver au second couple de cet opéra : Lisette et Prunier. Lisette Oropesa et Marius Brenciu le campent formidablement, tant scéniquement que vocalement, la première offrant à la piquante soubrette un soprano délié et lumineux, le second chantant le poète mondain avec panache mais aussi beaucoup de musicalité.

Partager