Pour la première fois de sa longue histoire, le célébrissime Concert du Nouvel An viennois, retransmis dans le monde entier, était dirigé cette année par un français. Et quel français, rien moins que Georges Prêtre qui, à l’aube de ses 84 ans, vient d’être ainsi honoré par la communauté musicale autrichienne.
A vrai dire, Georges Prêtre connaît parfaitement Vienne pour avoir été de
nombreuses années premier chef invité de l’Orchestre Symphonique de cette ville, ce qui lui forgea d’ailleurs une pratique solide du répertoire straussien (Johann). Il fut également invité régulièrement par le maestrissime Karajan à diriger dans le saint des saints, Salzbourg. L’ampleur considérable de sa carrière, qui passa un temps par Toulouse, reflète bien tout le talent de ce chef comptant depuis longtemps parmi les gloires musicales de notre pays.
Connaissant le personnage, il était évident que son concert ne serait pas dans la lignée des précédents au niveau du programme. Optant pour un clin d’œil appuyé à la France, Georges Prêtre dirigea des œuvres peu, ou pas, jouées dans ce lieu, comme La Marche de Napoléon, la Valse de Paris, le Galop de Versailles, le Quadrille d’Orphée, flirtant ouvertement et de près avec celui d’Offenbach, Bluette et La Parisienne, deux polkas françaises, toutes ces œuvres signées de la famille Strauss, bien sûr.
Tradition et respect obligent tout de même, La Valse de l’Empereur, Le Beau Danube bleu et la Marche de Radetzky, figurent, avec d’autres opus, sur cet enregistrement.
Décidément, un concert dont on ne se lasse pas.